J'aurais adoré adorer
ce film. Et finalement, ça n'est qu'à peu près
charmant. Kervern fait du Kervern, très bien d'ailleurs,
gros nounours tendre un peu rebelle, un peu inconscient (euh, très
inconscient), un peu drôle, un peu déprimé,
un peu charmeur, bref très Kervern. On n'imagine pas le film
avec un autre acteur que lui. Camille Cottin doit défendre
un personnage plus compliqué, dont on ne sait quand même
pas grand-chose. Elle est professionnelle (assistante sociale) mais
pas butée, rigide mais pas tant que ça. La confrontation
entre les deux personnages est évidemment propice à
étincelles, moments tendres et/ou émouvants…
Les deux filles sont parfaites aussi, craquantes et pénibles,
désespérantes et touchantes.
Le récit est à la traîne des personnages et
de leurs interprètes. Trop attendu, trop irréaliste
ou pas assez barré. La réalisatrice semble hésiter
entre quelque chose d'à peu près crédible (mais
alors trop d'éléments sonnent faux) et un esprit poétique
qui lorgnerait vers un onirisme léger. Pour quelques bonnes
idées (les transmissions à la mère disparue,
les fausses duperies autour du hamster,…), il y a trop de
scènes qui n'arrachent qu'un sourire gêné, comme
ce concert final dissident se voulant improvisé, où
tout paraît fabriqué.
On passe un agréable moment, avec quelques jolies émotions,
mais globalement, ça ne tient pas ses promesses, peut-être
un peu trop gentil, un peu trop chocolat chaud consensuel, pas assez
cigarettes acides ?