Chroniques de Téhéran *

Ali Asgari, Alireza Khatami

L'histoire

Un homme déclare la naissance de son fils. Une mère habille sa fille pour la rentrée. Une élève est convoquée par la directrice. Une jeune femme conteste une contravention. Une jeune fille se présente à un entretien d’embauche. Un jeune homme vient retirer son permis de conduire. Un homme au chômage répond à une annonce. Un réalisateur demande une autorisation de tournage. Une femme cherche à retrouver son chien. Neuf visages de la vie quotidienne à Téhéran.


Avec

Bahman Ark, Arghavan Shabani, Servin Zabetiyan, Sadaf Asgari, Faezeh Rad, Hossein Soleymani, Majid Salehi, Farzin Mohades, Gohar Kheirandish

Sorti

le 13 mars 2024


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Humour désespéré et sagesse orientale

 

Il semble que la censure iranienne soit moins sévère pour les courts métrages que pour les longs. D'où, probablement, l'idée de réunir neuf (et même dix, voire onze) petits films, entre cinq et dix minutes chacun. L'entreprise est sans doute périlleuse, le thème étant la privation de liberté dans ce pays. C'est d'une rigueur remarquable. Chaque pastille entre dans le cadre d'un dispositif unique : un personnage à l'écran, qui dialogue avec un autre qui reste hors champ, un plan fixe le temps d'un plan séquence. Il y a des jeunes (une enfant, même) et des plus vieux, des femmes et des hommes, des personnes qui semblent aisées, d'autres pas. Toutes sont face à une bureaucratie ou une entreprise qui leur renvoie leur condition de citoyen d'un pays régi par des lois religieuses, absurdes, liberticides. On est bien au pays d'Asghar Farhadi et de Jafar Panahi, avec un mélange d'humour désespéré et de sagesse orientale, où le dialogue est toujours au centre des choses même s'il tourne parfois au cauchemar et surtout, dans chaque mini-récit, il y a toujours, dans une parole, dans un regard, dans une attitude de chacun des personnages, un esprit de résistance, une capacité intacte à ne pas accepter ce qui est en train de se tramer contre eux. En cela le film n'est pas complètement sombre. Il est parfois cynique, montre souvent la perversité d'un système effrayant mais il laisse percevoir l'humanité… tant qu'on n'est pas mort, il y a de l'espoir.

 

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