Les Choses humaines

Yvan Attal

L'histoire

Un jeune homme est accusé d’avoir violé une jeune femme. Qui est ce jeune homme et qui est cette jeune femme ? Est-il coupable ou est-il innocent ? Est-elle victime ou uniquement dans un désir de vengeance, comme l’affirme l’accusé ? Les deux jeunes protagonistes et leurs proches vont voir leur vie, leurs convictions et leurs certitudes voler en éclat mais… N’y a-t-il qu’une seule vérité ?

Avec

Ben Attal, Suzanne Jouannet, Charlotte Gainsbourg, Mathieu Kassovitz, Pierre Arditi, Audrey Dana, Benjamin Lavernhe, Judith Chemla

Sorti

le 1er décembre 2021


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Machine à dilemmes

 

Un viol a été commis, son auteur raconte sa version, la victime la sienne. Le procès a lieu, leur donnant la parole à tous les deux, ainsi qu'à leurs avocats. Il ne s'agit pas de versions fondamentalement différentes, mais bien d'interprétations des faits divergentes. Etait-elle consentante ? A-t-il joué de sa supériorité morale et sociale ? Les proches interviennent, les parents surtout, liés les uns aux autres. C'est passionnant, le spectateur est mis en face d'un dilemme, de plusieurs dilemmes : comment réparer sans accabler ? le pardon est-il possible ? une condamnation doit-elle ne prendre en compte que les faits passés ou bien faire un pari sur l'avenir, celui de la victime comme celui de l'accusé ? Les méandres de l'enquête puis du procès sont exposés dans toute leur complexité et on ne peut qu'être pris par ce récit multiple.
Cependant, un peu après son visionnage, le film laisse une impression légèrement fabriquée, un peu conceptuelle, comme si on avait coché toutes les cases d'un sujet de société, comme si l'on avait évité soigneusement toutes les facilités ou simplicités. Bien sûr, une telle histoire ne peut donner que des nœuds au cerveau, mais on peut ressentir un début d'agacement devant l'absence de parti-pris, il n'y a pas de jugement et c'est très bien mais on a presque l'impression d'être prisonnier de cette complexité : les questions sont posées de telle façon qu'il est impossible d'en donner des réponses. Le film fait donc semblant d'être ouvert, alors qu'en réalité, il ferme tout. Et si l'on avait envie de condamner l'un ou de ne pas croire l'autre ?

Vos commentaires pour ce film

Un sujet d'actualité dur, un film en trois parties, Lui, Elle, le Procès.
Différences sociales, culturelles, les lignes de fractures éclosent, difficulté de juger.
Arditi (le père de Charlotte) en pleine forme pétille, Ben Attal (Alexandre) à l'aise avec un jeu tout en nuances, Suzanne Jouannet (Mila) campe dans sa version, Charlotte Gainsbourg (mère d’Alexandre) et Mathieu Kassovitz ((père de Mila) en couple avec Charlotte) tout deux excellents.
Après un démarrage un peu flou, le film trouve sa force, dans les larges scènes du tribunal, démonstration des avocats, Judith Chemla et Benjamin Lavernhe convaincants dans leurs cheminements et raisonnements des plaidoiries finales.
Vérité introuvable mais un film bien construit, efficace.


Dominique P, le 9 décembre 2021

 

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