Il faut apprécier Lindon
et les voyages en voiture, on ne voit que lui, au volant de sa grosse
berline. Son personnage est aux prises avec pas mal de soucis, professionnels,
familiaux, et surtout il est question d'honneur. L'homme est droit,
fait tout bien comme il faut (enfin, presque, il a dérapé
au moins une fois, et heureusement, sinon il n'y aurait pas de film),
et ne veut pas se comporter comme son père qui lui, a merdé
dans les grandes largeurs.
Il est donc au volant, et aussi au téléphone. Il jongle
avec son écran tactile et Siri ("appelle maison..."
ah, si E.T. était venu 40 ans plus tard, les choses auraient
été drôlement plus simples), et parle avec sa
femme, ses enfants, plusieurs gars au boulot, et une autre personne
dont on ne dira pas qui elle est, mais bon, vous le saurez très
vite si vous allez voir le film.
Parviendra-t-il à se dépêtrer du merdier dans
lequel il s'est fourré ? C'est la question. Le dispositif
est fermé, et ressemble à un exercice scénaristique,
un pari (et si on faisait un film avec juste un type dans sa bagnole
?) Pari tenu (sauf lorsqu'il parle avec le fantôme de son
père, c'est... comment dire... risible) mais à vrai
dire les enjeux ne sont pas des plus passionnants. On se permet
alors de regarder la route. L'autoroute, surtout. Et ça ne
fonctionne pas. Le chemin entre la basse Normandie et Paris est
plutôt fantaisiste. Waze lui fait faire un tour de l'île
de France... plein de détours ! Pas grave sans doute, mais
pas très sérieux.