Le cheval de Turin

Bela Tarr

L'histoire

Quelque part, dans la campagne : un fermier, sa fille, une charrette et le vieux cheval. Dehors le vent souffle.

Avec

Erika Bok, Mihaly Kormos, Janos Derzsi

Sorti

le 30 novembre 2011

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

La fin de tout

 

 

 

 

Film absolument hors normes, ce "cheval de Turin", en référence à Nietzsche, est une sorte de parabole sur la fin des choses. La fin des chemins, des horizons, des arbres ; la fin des mots, de la parole, de la communication ; la fin des plaisirs, des rires (pas UN seul sourire pendant deux heures et demi…), du bien-être ; la fin de tout ce qui se mange, la fin de la faim et même de la soif ; la fin de l'eau, du souffle, de l'air, du ciel ; et puis aussi la fin des histoires, des personnages, et pour finir vraiment, la fin de la lumière. Une trentaine de plans séquences seulement, pour montrer le quotidien terriblement…quotidien d'un vieil homme et de sa fille, survivant dans une maison rudimentaire, au milieu de nulle part, cernée par le brouillard, battue par le vent (le budget du film a dû passer dans un gigantesque système de soufflerie, ou bien c'est du vrai vent, et on comprend que ça finisse par porter sur le système…).
Les images dans un noir et blanc pas particulièrement contrasté, la langue hongroise heurtée pour les très rares dialogues, la lenteur (à ce niveau-là, ça n'est même plus de la lenteur, c'est de l'immobilisme), la musique répétitive et lancinante, tout participe à mettre le spectateur dans un état soit d'énervement maximum, soit de léthargie complète (qui peut aller jusqu'au sommeil profond), soit (et c'est plus rare) de fascination apnéique.
Sans espoir, d'une radicalité absolue, terriblement ambitieux (il s'agit tout de même de faire comprendre la fin du monde avec deux acteurs et demi, un cheval, du vent et de la poussière), l'ensemble donne froid, pas seulement parce que les acteurs sont recouverts d'un nombre impressionnant de couches de vêtements, ce qui donne une idée de la température ambiante, mais aussi parce que ce qui est suggéré, c'est la fin de l'Humanité. On peut faire plus joyeux, c'est sûr. Plus triste, je ne crois pas.

 

 

 

Pas encore de commentaires pour ce film

 

Envoyez votre commentaire