Chéri

Stephen Frears

L'histoire

Dans les années 1920, une courtisane d'une cinquantaine d'années est la maîtresse d'un jeune homme nommé Chéri...

Avec

Michelle Pfeiffer, Rupert Friend, Kathy Bates, Felicity Jones

Sorti

le 8 avril 2009

La fiche allociné

 

 

 

La critique d'al 1

Elégance teintée de trivialité ?

 

 

C’est le Frears élégamment cruel, celui de Liaisons dangereuses, d’une formidable brillance technique voilée par le propos amer. Michelle Pfeiffer est étonnante, en courtisane (pour ne pas dire autre chose) passée, encore terriblement séduisante, avec une sorte de fatalisme qui vient se retourner contre elle. Il n’est pas obligatoirement nécessaire d’exercer ce métier-là pour ressentir le lent basculement, l’inéluctable retour aux illusions. Lorsqu’on a vingt ans, on en est plein (d’illusions), puis avec le temps, elles s’envolent pour faire place à l’expérience des coups reçus sans broncher, on devient blasé face aux vicissitudes de la vie. Mais enfin, à l’aube de la vieillesse, alors même que les premières rides ont du charme, on peut se retrouver avec des espérances et des déceptions qui ramènent à la douleur de la jeunesse et de ses excès.
Le film parle de tout cela à travers le personnage de Léa qui pourrait donner son nom au film, en lieu et place de cet imbécile de jeunot appelé Chéri, absolument insupportable, d’une mollesse exaspérante, et qui vient donner un sacré coup dans la crédibilité de l’ensemble : comment une femme de cette envergure peut-elle s’attacher à ce point à cet énergumène sans saveur, à qui on donnerait des claques à chacune de ses répliques ? C’est le mystère de l’amour, me direz-vous, à moins qu’il ne soit sous entendu que cet apollon stylé renaissance fut ce qu’on appelle sans langue de bois, un bon coup. Et une trivialité aussi banale n’est pas digne de Stephen Frears.

 

 

 

 

 

Vos commentaires

Pas vu le film, mais je ne vois pas en quoi être un "bon coup" serait d'une banale trivialité... et pourquoi pas, il serait con, bête à manger du foin mais un amant hors pair et ce serait trivial qu'elle s'accroche à lui pour ça ?? pas d'accord!!! C'est de la pudibonderie que de dire que ce n'est pas digne ... :o) L'amour déchirant c'est digne, mais pas le sexe .... ??

Marie A. 23 avril 2009


SI bon coup il y a, il est pour lui , pas pour elle, qui doit être un peu blasée côté sexe. Il a trouvé la maman et la putain au moment il n'est pas encore un homme et plus vraiment un adolescent . Léa, elle, a trouvé le fils qu'elle n'aura plus, elle l'entretient, est maternelle, indulgente, la case pieu n'est pas très importante pour elle, mais cet ingrat fout le camp pour de la chair fraîche. A la fin, restent pour lui quelques remords dont on devine qu'ils seront vite oubliés, pour elle, le grand vide.

Elisabeth.S le 6 mai 2009

 

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