Che 2ème partie : Guerilla

Steven Soderbergh

L'histoire
Le Che est devenu un ministre du gouvernement cubain. Mais, soudain, il disparaît. Il réapparaît en Bolivie, oeuvrant clandestinement à la constitution d'un groupe censé amorcer la grande Révolution Latino-américaine.

Avec

Benicio Del Toro, Carlos Bardem, Dernian Bichir, Joaquim de Almeida

Sorti

le 28 janvier 2009

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1
Déroute en Bolivie

 

Au bout des quatre heures consacrées à un personnage hautement mythique et de plus en plus contesté, on parvient à comprendre la volonté de Soderbergh : en évitant tout pathos, toute tentation mythifiante, il cherche une vérité : qui fut cet individu, un révolutionnaire brutal et anti-démocratique, ou bien un homme épris de liberté et révolté par l’injustice. Ses films sont donc des essais de réponses, une description des faits extrêmement documentée, et cependant ne prétendant pas à un étalage exhaustif des moindres péripéties de sa vie. La première partie montrait une révolution réussie, celle de Cuba : comment prendre le pouvoir avec au départ quatre-vingts hommes seulement. Tout ne semblait pas maîtrisé dans le récit, et l’opposition des styles (noir et blanc tremblé et tendance pour la conférence à l’ONU, couleurs sèches et mise en scène minimaliste pour les évènements cubains) nuisait à l’efficacité de la démonstration. Dans cette deuxième partie consacrée à la déroute en Bolivie, on retrouve le style sec et sans effets pour tout ce qui concerne les actions extérieures : c’est à la fois déconcertant parce que anti-spectaculaire et plus prenant que dans la partie cubaine : les débâcles sont toujours plus intéressantes et émouvantes que les succès…
Et puis, par instants, de façon fugace, on retrouve la patte de Soderbergh : dans la façon de filmer l’arrivée en Bolivie du Che déguisé et de quelques-uns de ses compagnons : c’est alerte, coloré, attirant, un peu mystérieux. Un peu plus tard, il y a une traversée de rivière dans un silence de mort, avec des points de vue différents, sur ceux qui traversent, sur ceux qui les observent et vont bientôt tirer, sur celui qui les a trahis : là encore on retrouve une grande virtuosité, une mise en scène qui ne se contente pas d’exposer des faits. Ces instants et d’autres font regretter finalement la sécheresse de l’ensemble : un peu de spectacle et d’emphase n’aurait sans doute pas nuit au propos. Sans aller jusqu’à la grande fresque romantico-politique, on pouvait imaginer un grand film qui reste dans les mémoires : celui-ci en intéressera plus d’un, mais comme il ne soulève aucune passion, il y a fort à parier qu’il s’oubliera bien vite…

 

Le Che, pour aller plus loin ?

 

 

 

Vos commentaires

C'est dommage de ne pas voir sa famille,mais le mérite du réalisateur, c'est de mettre à l'écran un de ces personnages qui a fait l'histoire en combattant les dictatures alors qu'il aurait pu rester au chaud dans son ministère à Cuba. Et Del Toro récompensé à Cannes, c'est plus que mérité.à voir..

Laetitia J. 14 février 2009

 

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