Arnau n’a pas une vie extraordinairement
passionnante. Il élève des oiseaux pour les faire participer
à des concours de roucoulades (cinématographiquement,
ces compétitions sont incompréhensibles et en comparaison,
le curling, c’est du Tarantino…) Il est entouré
d’oncles, de frères, d’une sœur, mais il n’y
a pas de lumière dans leurs relations. Même les courses
de chiens sur lesquelles il parie paraissent terriblement ternes,
sans véritable enjeu. Lorsqu’il trouve et adopte un renard,
on se dit qu’il va enfin se passer quelque chose dans cette
vie, certes pas complètement ordinaire mais sans vibrations.
Malheureusement, lorsque l’action s’accélère,
ou tout simplement démarre, lorsque enfin il y a des problèmes
à résoudre, des évènements qui perturbent
son existence, c’est déjà trop tard, on s’est
désintéressé depuis longtemps de ce garçon
amorphe, à la démarche mécanique et à
qui on prescrirait une bonne dose de remontant…
Le récit est déjà ennuyeux, et Marc Recha parvient
rendre son film encore plus insipide en y mêlant une multitude
de plans anecdotiques montrant le décor, des détails
matériels gratuits. C’est vain, sans intérêt,
creux, d’un ennui abyssal.