Aïe ! Pour qui ne regarde
plus la télé depuis quelques années, les piqûres
de rappel font mal. De retour dans le monde réel, après
deux heures gâchées devant un écran de cinéma,
Internet permet d’apprendre que ce pseudo-film a été
fabriqué par ceux-là même qui pondent la série
sex and the city. Et il paraît (il paraît, on n’est
pas obligé d’aller vérifier) que c’est une
bonne série américaine… Le casting (une brochette
de Jennifer quelconques, plus quelques mâles américains
au sourire plus-blanc-c’est-transparent) est lui aussi très
télévisuel, sans âme, sans envergure.
Le tout ne donne absolument pas envie de sortir du placard la boîte
à petit écran. Le scénario (quel scénario
?) ne raconte rien : il aligne des lieux communs, des platitudes sur
les relations entre les hommes et les femmes, des inepties comme on
reçoit souvent dans nos boîtes mails… les hommes
sont des menteurs, ils boivent de la bière, ils ne pensent
qu’à coucher, quand ils ne rappellent pas c’est
mort, ils ne veulent pas se marier… les femmes passent leur
temps au téléphone, elles vivent dans le fantasme permanent,
elles sont castratrices et aussi très romantiques… on
pourrait continuer ainsi pendant des pages et des heures. Ah oui,
j’oubliais, quand on rencontre l’Amour, celui avec un
grand A, il faut oublier tout ça, l’Amour est une exception,
bien sûr.
La mise en scène (quelle mise en scène ?) n’existe
pas. La caméra est juste posée là où on
voit le mieux, sans jamais la moindre intention de mettre en valeur
quoi que ce soit, le montage n’a aucun rythme, les cadrages
sont désespérément neutres…
De toute cette bouillie nullissime, surnage (et c’est tout de
même une bonne nouvelle) Scarlett Johansson. Peut-être
est-ce le fait d’être entourée de tant de fadeur
qui la rend si lumineuse, mais c’est un fait : chacune (ou presque)
de ses apparitions apporte une vibration, quelque chose qui ressemble,
enfin, à du cinéma. C’est une consolation, on
n’ose tout de même pas dire qu’elle est mince (la
consolation).