Le cas Richard Jewell

Clint Eastwood

L'histoire

En 1996, Richard Jewell fait partie de l'équipe chargée de la sécurité des Jeux d'Atlanta. Il est l'un des premiers à alerter de la présence d'une bombe et à sauver des vies. Mais il se retrouve bientôt suspecté... de terrorisme, passant du statut de héros à celui d'homme le plus détesté des Etats-Unis. Il est innocenté trois mois plus tard par le FBI, grâce à son avocat.

Avec

Paul Walter Hauser, Sam Rockwell, Kathy Bates, Jon Hamm, Olivia Wilde

Sorti

le 19 février 2020


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Nouvelles de l'Amérique

 

Clint Eastwood est un vieux roublard. Avec son savoir-faire ultra classique, il parvient à glisser ses messages (que certains diront politiques) sur l'Amérique comme il la voit maintenant. A l'origine de cette histoire vraie, il y a un attentat, connu et visible par tout le monde, mais aussi une drôle d'amitié entre deux personnages dissemblables, hauts en couleurs, un vrai couple de cinéma ou de BD, un peu Tintin et Haddock ou Astérix et Obélix (il y a même Milou, ou Idéfix, personnalisé par la mère, qui réconforte, aboie ou pleure, selon les cas). Richard Jewell l'agent de sécurité et Watson l'avocat forment donc un beau duo, l'un protégeant l'autre, ne doutant jamais l'un de l'autre. La relation d'amitié est fort bien décrite, crée de l'émotion, bien jouée par les deux acteurs, c'est impeccable. La mise en scène est efficace, n'en rajoute pas, s'efface pour mettre en valeur le rapport entre ces deux-là. Et puis, parce que c'est un Clint Eastwood, il y a du message, parfois sous-jacent, qui s'appuie sur une vision bien lourde et caricaturale de l'Amérique. D'abord une sorte de paradis lors du concert en extérieur, où tout le monde danse bien gentiment sans se toucher sur une musique ultra nulle, ultra country, ultra américaine (et là, il y a comme une envie que tout ça pète…). Puis une gestion de l'événement dramatique (l'attentat) qui diffère selon la catégorie de personnes. Les secouristes sont formidables, les simples flics aussi. Les supérieurs des flics, déjà un peu moins. Les journalistes, tous des rapaces sans exception, des chacals. Tout cela est très attendu, de la part du réalisateur. Les puissants sont des pourris, et ceux qui sont en bas de l'échelle sont dignes d'intérêt, même s'ils collectionnent les armes, même s'ils ont un penchant pour le maintien de l'ordre avec la manière forte, et qu'on arrête de les emmerder, hein ? Ce sont des bons Américains, n'est-ce pas ? Des blancs plus ou moins propres sur eux, qui peuvent avoir quelques amis noirs, ou homos (mais pas trop, hein, faut pas pousser), qui peuvent éventuellement ne pas payer leurs impôts, qui ont quelques soucis avec le respect des lois (certaines lois, qui vous empêchent de vivre en toute liberté…), qui considèrent que le monde entier n'existe pas en dehors de l'Amérique, mais qui au fond, sont des chouettes gars (ou des chouettes filles, mais déjà beaucoup moins, … depuis Million Dollar Baby, combien de vraies héroïnes au panthéon de Monsieur Eastwood ?) Le vieux roublard a du savoir-faire, son cinéma a beau être ronronnant, laid et passéiste, il a encore des choses à dire, même si au fond, très au fond, elles sont à vomir.

Vos commentaires pour ce film

« 90 ans en mai, il ne va pas me la jouer Clint. Il va me sortir une merde à la Thalys express et hop rentrez chez vous et servez-moi une tisane. Place aux jeunes !
Que nenni. Il y a du Forest Gump dans ce film. Un personnage éblouissant dans sa banalité, sa naïveté, sa sincérité, sa connerie (quand même) et la candeur et l’émotion qu’il dégage. On ne s’en ferait sans doute pas un pote mais on le respecte quand même, c’est a peu près ce que pense d’ailleurs son avocat qui doit toujours se demander après le générique de fin pourquoi il a aidé ce pauvre type, mais sans regretter un seul instant de l’avoir fait. D’ailleurs il est tout aussi fabuleux cet avocat, formant un duo d’une rare émotion, lui je le prends de suite avec moi, on boit un verre et je l’amène en vacances.
En fait c’est surtout cela ce film, pas seulement une histoire d’injustice à la Sully comme Clint nous en a donné l’habitude mais surtout un formidable duo d’acteurs improbable, luttant contre ce que l’Amérique est capable de générer de pire comme injustice, coups bas médiatiques et lâcheté. Et là il m’étonne le Clint, capable de nous faire aimer ce connard tout en nous faisant haïr une partie des institutions qui le rendent fier de sa patrie. Tout peut arriver en Amérique pour Clint mais à la fin il faut que l’homme reste au-dessus de tout. Pour le coup c’est diablement bien réussi. Je verrais bien ces deux anti héros en haut de l’affiche dans un peu moins d’un an à Hollywood.
PS : et en plus le 400 mètres de Mickael Johnson et la Parkinson de Mohamed Ali en bonus, que demande le peuple ?


Philippe C, le 20 février 2020

 


Clint Eastwood nous parle des héros du quotidien de l’Amérique.
Paul Walter Hauser, l’agent de sécurité, vieux garçon toujours chez sa mère, un peu simplet et ses kilos en trop.
Sam Rockwell, l'avocat déterminé, entêté à protéger l’innocent.
Kathy Bates excellente dans le rôle de la mère de Richard toujours prête à le défendre.
Olivia Wilde, la journaliste prête à tout, est montré mal intentionnée mais sexy pour séduire.
Jon Hamm en agent du FBI dont la psychologie et les motivations apparaissent obscures.
À l’heure des réseaux sociaux, des hoax, de la surinformation, le réalisateur nous écrit un film à l'histoire passionnante tirée d'un fait réel.
Récit classique concis pour ce drame sociétal mais paresseux par manque de tension, avant le générique de fin, pour dire ce que sont devenus les protagonistes, de petits textes concluent l’histoire.


Dominique P, le 24 février 2020

 

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