Caos calmo

Antonello Grimaldi

L'histoire

La mort soudaine de Lara, son épouse, bouleverse la vie heureuse de Pietro. Le jour de la rentrée, Pietro accompagne à l'école sa fille Claudia, 10 ans et décide subitement de l'attendre, en face de l'école primaire. Il fait de même le lendemain et les jours suivants. Il attend que la douleur se manifeste et observe le monde. Il découvre petit à petit les facettes cachées des gens qui l'entourent et l'abordent. Ses chefs, ses collègues, ses parents, ses amis, tous cherchent à comprendre "ce drôle de chaos calme" qui l'habite.

Avec

Nanni Moretti, Valeria Golino, Alessandro Gassman, Isabella Ferrari, Blu Di Martino


Sorti

le 10 décembre 2008

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

J’aime pas Moretti.

 

 

 


L’idée de départ était intéressante : un homme se met en retrait de sa vie professionnelle, pour veiller sur sa fille à la suite du décès de sa femme. Cette décision s’accompagne d’un dispositif très concret en apparence, mais en réalité cette attention est très symbolique, elle tient plus du concept, du "happening" que d’autre chose.
Son installation journalière devant l’école de sa fille fait naître bien sûr un bouquet de réactions de ses proches, attristés ou bienveillants, enclenche des discussions qui jusqu’alors n’avaient jamais pu avoir lieu. C’est un temps suspendu, une période d’attente, un moment où la vie se permet de prendre des pauses. Il n’y a pas que les proches, il rencontre évidemment les habitués du quartier, on devine toutes les histoires qui pourraient éclore de sa situation d’observateur presque immobile.
Et puis, rien. Ce ne sont que des petits morceaux sans consistance, des petites leçons de philosophie de la vie données par un homme sans soucis matériels et assez rapidement agaçantes. Tout ce qui concerne l’entreprise dans laquelle il travaille est un peu confus et sans intérêt, et malheureusement, les entretiens qu’il a avec ses collègues, même s’ils sont joués par trois comédiens français formidables, finissent par prendre beaucoup trop de place : on n’apprend rien des personnages en eux-mêmes, on ne parle que de fusion d’entreprises et de luttes de pouvoir qui transforment parfois le film en un mauvais cours d’économie.
Et puis vient la cerise (moisie) sur le gâteau (fade) : une scène de cul (pas moyen de l’appeler autrement) inutile, laide, dont on ne sait pas si elle est fantasmée ou réelle (et d’ailleurs on s’en moque), un des instants les plus calamiteux qu’on ait vus cette année au cinéma.
C’est d’autant plus surprenant que le reste du film est plutôt doux, avec tout de même quelques jolis moments, des ombres de personnages dont on aurait évidemment envie d’en savoir plus (la jeune fille au chien est délicieuse, mais n’a finalement aucune réalité). A posteriori, cette douceur, reflet du manque de douleur, est elle aussi détestable.
On a dit que si Moretti avait lui-même réalisé le film, il aurait été bien meilleur. Pas si sûr. Tout cela lui ressemble beaucoup, un intellectualisme mou, une gauche bien-pensante, un discours qui se veut distancié d’avec la douleur et la mélancolie et qui n’est en réalité que futilité.
Finalement, je n’aime pas les films de Moretti, ni en tant qu’acteur, ni en tant que réalisateur…

   



Vos commentaires

Oh Carlo ! seulement 3 femmes dans la salle ce soir, mais qu'est-ce qu'on a dû dégager comme phéromones, il est tellement beau que c'en est presque trop ! à part ça ne boudons pas notre plaisir, Agnès et moi avons beaucoup aimé, c'est triste, amusant, émouvant, beau; moi j'ai trouvé l'idée originale mais cela n'engage que moi, il n'y a que la fille au chien qui m'a énervé, pourquoi les hommes ont-ils toujours besoin de mettre une jeunette qui pourrait être leur fille dans le paysage pour signifier leur séduction ? enfin cette histoire n'est pas réaliste : un père comme ça, une enfant comme ça, un oncle comme ça, des amis comme ça, des collègues de travail comme ça.... cela n'existe pas et c'est ce qui permet d'entrer dans l'histoire je pense, le deuil traité sans pathos mais à travers un cheminement, cela m'a plu.

Isabelle M. le 14 décembre 2008

 

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