Le caméléon

Jean-Paul Salomé

L'histoire

L'histoire de Frédéric Bourdin, un mythomane qui se rendit célèbre en étant faussement reconnu et accueilli dans une famille américaine après avoir pris l'identité de leur fils, disparu trois ans plus tôt...

Avec

Marc-André Grondin, Famke Janssen, Ellen Barkin, Emilie de Ravin

Sorti

le 23 juin 2010

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Lézard gris

 

L’histoire de l’inconnu qui se fait passer pour un autre, qui fait croire qu’il est bien l’enfant ayant disparu, ou un soldat parti à la guerre (Martin Guerre), c’est du grand classique, rien de bien nouveau… Ici, c’est un récidiviste, un type qui en fait non pas son gagne-pain (il ne vise même pas les familles riches), mais un remède à son manque d’amour, une quête d’affection : un enfant perdu et retrouvé, ça fait pleurer de bonheur, non ? L’intérêt du scénario repose sur la famille sur laquelle il vient de jeter son dévolu, une famille pour qui la disparition du petit dernier est pleine de troubles… enfin, pas tant que ça, et c’est bien là que réside le problème, là où l’ambiguïté et le doute devraient régner, on n’a droit qu’à la lourdeur des regards et du jeu d’Ellen Barkin qui en fait des tonnes et même plus.
La mise en scène, le découpage bien ordonné, tout cela ronronne tranquillement jusqu’à ce que, tout d’un coup, on annonce six années de plus. Trois minutes plus tard, on peine à saisir pourquoi les personnages n’ont pratiquement pas changé, et même pas du tout… mais bon sang mais c’est bien sûr, on est revenu au déroulement de l’action initiale. Ces sauts dans le temps sont renouvelés, mais ces pseudo-audaces dans le fil du récit n’apportent pas grand-chose, il n’y a pas de profondeur, pas de questionnement véritable sur les motivations de l’imposteur. Le tout est baigné par une musique New Age (Bruno Coulais) censée donner une ambiance mystérieuse. Pour le côté inquiétant du bayou, il vaut mieux aller voir du côté du pourtant raté "Dans la brume électrique", et pour ce qui est du secret de famille pas du tout assumé, il y a pléthore de films bien plus convaincants que celui-ci. Au final, le seul sujet original, celui du jeune adulte qui refuse de quitter l’enfance et qui, pour cela, s’invente des familles toutes prêtes à l’accueillir, ce sujet-là n’est pas traité.

 

 

 

 

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