El buen patrón

Dans la description acide, très acide, des relations entre quelques habitants d'une petite ville, centrée sur le personnage formidablement ambigu du patron de l'entreprise locale de fabrication de balances, il y a quelque chose de presque chabrolien, avec, en plus, un sens du rythme millimétré. Tout y passe, la lutte des classes, la vie conjugale et ses extras, les arrangements économiques et politiques, les amitiés, les trahisons, les désillusions, les chantages, le paraître… L'histoire est racontée comme dans un thriller, il y a des règlements de compte, des menaces, des tensions mais la violence physique n'est pas le ressort principal de l'action, qui fait semblant de s'éparpiller, pour tout resserrer in fine. Le film est assez délectable, tous les personnages ont leur part de charme et d'ignominie, Bardem en tête.