The Brutalist

Brady Corbet

L'histoire

Fuyant l’Europe d’après-guerre, l’architecte László Tóth arrive en Amérique pour y reconstruire sa vie, sa carrière et le couple qu’il formait avec sa femme Erzsébet, que la guerre a gravement mis à mal.
Livré à lui-même en terre étrangère, László pose ses valises en Pennsylvanie où l’éminent et fortuné industriel Harrison Lee Van Buren reconnaît son talent de bâtisseur.


Avec

Adrien Brody, Felicity Jones, Guy Pearce, Joe Alwyn, Raffey Cassidy, Stacy Martin, Emma Laird, Isaach de Bankolé, Alessandro Nivola

Sorti

le 12 février 2025


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Splendide vanité

 

C'est, paraît-il, un chef d'œuvre, un film monumental. C'est un biopic fictif qui raconte le parcours d'un architecte ayant réchappé des camps d'extermination et qui tente de s'installer aux États-Unis. Le titre du film fait référence à l'école d'architecture dont est issu le héros, le brutalisme. Même si l'ensemble est très beau (lumière, cadrage, musique,...), ce que l'on voit des bâtiments imaginés par le personnage joué par Adrian Brody est plutôt froid, très épuré, privilégiant le béton, le gris, des formes brutes excluant les aspérités et les détails.
Le récit tente de concilier plusieurs thèmes à la fois. Il y a la relation entre un artiste (torturé, bien sûr) et son mécène (riche et manquant de régularité dans son engagement, bien sûr aussi), il y a la position de la femme de l'artiste (se sentant délaissée, comme s'il ne pouvait en être autrement), il y a l'œuvre de l'artiste, reflet de son esprit, de son passé, complexe et mystérieuse. Et puis, pêle-mêle, la drogue et ses méfaits, l'intégration réussie ou pas, les amitiés à l'épreuve du temps, les compromis, les joies et les peines... et soudain, au détour d'une scène en apparence anodine, une surprise scénaristique qui vient de nulle part. Tout est traité avec la même énergie, la même volonté d'aligner des scènes d'anthologie, à la fois hollywoodiennes et inventives.
En ressort une impression diffuse de vanité, à l'image de ces nombreuses séquences de retrouvailles, des embrassades montrées à grand renfort d'effusions, de larmes et de rires mêlés : magnifiques, et ne débouchant sur rien, ou pas grand-chose. Le film est long, on le regarde sans ennui, avec la sensation que l'on devrait être emporté, mais l'on peut rester à quai, dubitatif quant à l'essence même de l'œuvre. Chef d'œuvre, ou vide splendide ?

 

Vos commentaires pour ce film

À voir seulement au cinéma. Hors-normes. Hors-tout. Si on ajoute que j'ai fait la route d'Arles à Nîmes de nuit pluvieuse vers un multiplex désert, mini colosse de béton, un dimanche soir.... Parking où on se perd, lieu fantomatique. Avec un ouvreur qui prévient "Vous savez que le film dure 3h30 avec ouverture et entracte ?" "Oui oui je sais " On est 4 dans la salle à pop corn. Et là dès le début, je sais que l'expérience va déstabiliser. La sortie des entrailles du paquebot. La Statue de la liberté renversée. Je ne sais pas où la fresque monumentale et spectaculaire va mener. Tragédie(s), Pouvoir(s), Assimilations mensongères trompeuses Fuites Trips hallucinés Profusions de récits qui s'entremêlent Virulence des brutalités d'une société capitaliste offrant tout, ne donnant rien Ne réparant rien, mais tellement jalouse et envieuse du génie de la création qu'elle viole et humilie (comme pour conjurer sa pauvreté artistique et son manque de vision). Obsession de l'artiste pour le colosse de béton brut qui l'enchaîne. Parce que c'est la finalité du film, l'art Hors normes. Hors-tout Route de nuit, retour à travers une vallée du Rhône exécrable, fumante et dantesque. Transportée J'ai été transportée.

Isabelle D.

 

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