Le bruit des glaçons

Bertrand Blier

L'histoire

C'est l'histoire d'un homme qui reçoit la visite de son cancer. " Bonjour, lui dit le cancer, je suis votre cancer. Je me suis dit que ça serait peut-être pas mal de faire un petit peu connaissance... "


Avec

Jean Dujardin, Albert Dupontel, Anne Alvaro, Myriam Boyer, Audrey Dana, Christa Theret, Emile Berling

Sorti

le 25 août 2010

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Ne sonnerait-il pas légèrement creux ?

 

D’abord, cela fait plaisir de retrouver Blier en pleine forme. Dialogues percutants, postulats irréalistes, échanges absurdes, situations délirantes, tout y est, et les deux comédiens se comportent comme deux vieux briscards rompus aux joutes habituelles du scénariste-réalisateur. Bien plus digeste que "les côtelettes", un des précédents films de Blier, ce vin blanc bien rafraîchi (d’où les glaçons du titre) se boit bien. Pas exactement léger, on peut même dire âpre et astringent, la maladie et la mort n’étant pas des sujets formidablement gais… Le beau rôle réservé à Anne Alvaro décevra ceux qui attendent la misogynie que l’on prête, à tort ou à raison, à l’auteur de Buffet froid, et ce n’est pas pour me déplaire.
D’où vient alors, montant peu à peu, et finissant par envahir l’esprit, cette déception plus profonde que le petit plaisir que l’on se fait à la vision de cette œuvre ? Peut-être parce que tout est parfait, tout roule comme sur des roulettes, la provocation, les bons mots, les dialogues bien huilés, c’est une vraie machine, de nature à remettre en cause l’estime que l’on pouvait avoir pour toute la production de Blier, Valseuses comprises. En effet, en abordant dans ce duel entre un homme et son cancer des thèmes sans doute trop sensibles, il oblige le spectateur à prendre du recul. On peut rire de tout, d’accord, mais il faut s’élever un peu au-dessus du sentiment d’indignation qui peut naître en entendant ce qui se dit, en voyant ce qui est montré. La distance étant prise (elle est indispensable, sinon on prend tout au premier degré et on peut finir par envoyer son fauteuil dans l’écran), la structure du récit, les ficelles, la fabrication des tirades, tout paraît artificiel, sans aucun fond, ne reposant que sur le désir d’amuser, de provoquer un rire jaunâtre. Finalement (et l’issue du film est tout à fait symptomatique de ce manque de consistance), Blier n’a rien à dire sur la maladie et la mort. Sa fable ne débouche que sur une entourloupe, une blague de potache, et l’on se dit, l’amour comme seul remède à la maladie, c’est un peu court ; la morale est sauve mais ça n’a rien d’innovant et toute cette farce n’a globalement que peu d’intérêt, à posteriori. Du coup, on se dit que tous les autres films de Blier fonctionnent sur le même schéma, sans vraiment creuser les sujets abordés. Voir toute son œuvre comme une accumulation de divertissements, c’est assez troublant et profondément décevant. Mais peut-être n’est-ce que du dépit, et revoir maintenant "Merci la vie" ou "Tenue de soirée" modulerait cette déception…

 

 

 

Vos commentaires pour ce film

Et bien voila un film qui me déçoit, j'adore les acteurs principaux, de plus leur interprétation est irréprochable, mais cela ressemble plus à une satire qu'une comédie, En effet la maladie sur un fil continu ne met fait pas sourire ! J'attend de les voir dans une autre aventure.

Pierre L, 16 septembre 2010

 

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