Ce divertissement signé
par un revenant est une formidable thérapie contre l'ennui
et la morosité, en une heure trente, menée tambour
battant, comme un Woody Allen dopé. L'histoire en elle-même
est plutôt farfelue, surtout pour tous les rapports que les
personnages se découvrent, fortuitement ou pas. Mais cette
joyeuse invraisemblance fait irrésistiblement penser aux
comédies américaines d'un autre âge, lorsque
tout s'enchaine avec une fluidité réjouissante quoique
tout à fait irréelle, les fantômes rôdent,
Lubitsch, Capra, Cukor…. Bien sûr, on se croirait aussi
parfois dans un Woody Allen, à cause du récit, des
thèmes abordés, des lieux où se passe l'action,
et même de la musique. Peter Bogdanovich n'est pas encore
un vieillard mais n'est plus tout jeune non plus (75 ans !), pourtant
il insuffle une énergie contagieuse à sa mise en scène
et à ses acteurs. Même Owen Wilson, d'habitude inconsistant,
est ici tout à fait supportable. Rhys Ifans, en vieux séducteur
et Jennifer Aniston, en psy complètement allumée,
font des numéros formidables, de vrais beaux seconds rôles
de comédie. Et puis il y a Imogen Poots… Toute personne
sensible au charme féminin succombe à son sourire
et à sa pétulance ! Un petit côté Scarlett
Johansson, en moins pulpeuse mais avec la même fêlure
dans la voix, un régal pour les yeux…
C'est LA comédie de ce printemps, pétillante, immorale,
revigorante. Bien mieux qu'une boîte entière de Prozac.