Les frères Farrelly ne font
pas dans la finesse, ni dans le politiquement correct, bien qu’il
y ait toujours dans leurs films une petite morale à tendance
sirupeuse… Ici, c’est le couple qui est en question. Le
couple installé, en perte de vitesse, pas encore haineux, mais
déjà bien loin de l’amour initial. Le description
mi-comique, mi-désespérante de quelques uns d’entre
eux issus d’à peu près la même classe sociale,
est légèrement longue, mais permet d’expliciter
les raisons qui poussent deux femmes à donner à leurs
maris une semaine "hors mariage", où tout leur sera
permis. On sait d’avance que rien ne se passera comme les hommes
le rêvaient, et la situation est suffisamment riche en possibilités
pour que les frères Farrelly, co-scénaristes et réalisateurs,
s’en donnent à cœur joie pour tailler un joli costard
aux quarantenaires qui se croient encore séduisants et finalement
ne sont capables que de s’empiffrer de la soupe conjugale dans
laquelle ils crachent sans se soucier des dégâts sentimentaux
qu’ils peuvent créer. Les hommes sont donc menteurs,
lâches, beaux parleurs (et encore) mais peu actifs, hypocrites,
jaloux, mesquins… la liste peut aisément être rallongée.
Ce qui est ennuyeux dans tout cela, c’est que venant des frères
Farrelly, ce type d’histoire ne recèle aucune surprise
ou presque. L’acidité est finalement assez convenue,
la tentation romantique est évitée tout en parvenant
tout de même à en garder quelques saveurs.
L’ensemble est loin d’être déplaisant, c’est
sans doute la meilleure production depuis bien longtemps de ces pourfendeurs
des fantasmes et de la vie sociale de l’Américain moyen.
Mais c’est aussi toujours très laid et d’un classicisme
navrant pour ce qui concerne l’organisation du récit.