Blue Jasmine *

Woody Allen

L'histoire

Alors qu’elle voit sa vie voler en éclat et son mariage avec Hal, un homme d’affaire fortuné, battre sérieusement de l’aile, Jasmine quitte son New York raffiné et mondain pour San Francisco et s’installe dans le modeste appartement de sa soeur Ginger afin de remettre de l’ordre dans sa vie.

Avec

Cate Blanchett, Sally Hawkins, Alec Baldwin, Bobby Cannavale, Peter Sarsgaard

Sorti

le 25 septembre 2013


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Vitriol, et compassion.

 

Cate Blanchett a visiblement inspiré Woody Allen ! Sa Jasmine est un vrai, un grand, un beau personnage. L'histoire est formidablement bien écrite, acide, d'un humour noir rampant, percutante, sans temps mort, construite comme une ronde infernale.
L'identité sociale de cette femme ne prête pas beaucoup à l'identification... vous en connaissez beaucoup, des compagnes d'hommes d'affaires richissimes ? Et le mépris qu'elle affiche pour ceux qui ne sont pas de son monde donne envie de la détester, d'emblée. Le récit déroule en parallèle le présent – Jasmine, "ruinée", vient s'installer chez sa sœur pour reprendre vie – et le passé doré, où l'on voit le quotidien d'une grande bourgeoise newyorkaise, de soirées mondaines en après-midi caritatives en passant par les matinées shopping... épuisant ! On apprend au passage les raisons de sa déchéance, et ce qui la pousse à essayer de se relever. Bien sûr, les personnages ne sont pas exempts de clichés, la sœur vivant modestement est... caissière, ses compagnons successifs sont soit des ivrognes, soit des menteurs; la reconversion de Jasmine passe par... la décoration intérieure et il ne semble y avoir que deux classes sociales qui coexistent, l'une est peuplée de gros lourdauds qui regardent le sport à la télé, boivent des bières, ont un langage ordurier et sont capables d'être violents, l'autre est constituée de personnes distinguées, hautaines, ayant un langage châtié et très individualistes. Mais ce catalogue d'idées reçues finit par être drôle et puis au final rien ne se passe comme dans un film américain classique où la morale politiquement et socialement correcte viendrait adoucir les caractères et les destins des personnages. Non, Jasmine n'apprendra rien des épreuves qu'elle traverse, elle gardera son dédain pour les autres et sa sœur restera elle aussi exactement au même point, sans aucune évolution.
Mais ce qui aura changé, et c'est bien là qu'on reconnaît le talent de conteur de Woody Allen, c'est le regard du spectateur sur les personnages. On déteste un peu moins Jasmine, elle finit par nous toucher, malgré tout... L'incroyable présence de Cate Blanchett y est aussi pour beaucoup, dans cette (presque) tendresse que l'on éprouve pour Jasmine. Sacré numéro de funambules, à la fois de l'actrice et du réalisateur scénariste, qui parviennent à brosser un portrait au vitriol tout en éveillant un sentiment de compassion.

 

Vos commentaires pour ce film


Cate Blanchet joue une femme perdue, alcoolique, accro aux médocs, au bord de la crise de nerfs. Mais c'est tout, le film tourne en rond, on finit par s'ennuyer à regarder tout au long du film sa névrose ravageuse.
Cate Blanchett (Jasmine) performante entre comique et tragique.
Alec Baldwin (Hal) parfait en caricature d’homme d’affaires arrogant.
Sally Hawkins (Ginger) très juste dans le rôle de cette sœur lunaire.
Bobby Cannavale (chili), convainquant en homme rustre.
La dernière partie du film peine à convaincre.


Dominique P, le 18 octobre 2013

 

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