Il est homo dans un pays où
cela est impossible, elle est malade et ne se bat plus contre sa
maladie, le jeune apprenti qu'ils recrutent est très beau
et très doux. Le récit est tracé presque dès
les premières minutes, tout est écrit, y compris la
fin qui bouscule les interdits, à la fois très simple
et impressionnante par son lyrisme. Cette somme d'attendus est un
peu le défaut du film, par ailleurs magnifique, plein de
non-dits, d'allusions, aux couleurs majoritairement ocres sur lesquelles
tranchent les teintes vives des tissus travaillés par les
trois personnages. Il est question de compassion, de résistance
douce, d'amour et de désir. Tout est suggéré,
et parfois, au détour d'une scène, la suggestion laisse
place à quelque chose de plus cru, de plus direct. Le film
peut laisser sur une impression étrange, comme si tout cela
n'était pas ancré dans la réalité, fabriqué
et un peu artificiel. C'est beau, très beau, peut-être
trop beau ? Les personnages sont d'une dignité irréelle.
On devrait en sortir bouleversé, mais il y a comme une réticence,
un refus d'accepter cette élégance plaquée
sur une histoire tellement humaine.
