L'esprit Marvel, les super-héros,
Avengers et Cie, comment dire… ça n'est pas ma tasse
de thé, tous ces personnages sur qui la foudre est tombée
ou qui boivent une super potion et qui se retrouvent dotés
de pouvoirs surnaturels, je trouve ça… pathétique.
Astérix, passe encore, parce que c'est drôle. Mais
Bidule-man ou Captain Casse-bonbons, c'est du pompage en règle
de Shakespeare ou de la mythologie avec plein de tatapoum pour faire
avaler la pilule aux américains venus bouffer du pop-corn
dans des cinémas transformés en temples de l'auto-satisfaction.
Bref.
Black Panther, vu par un mécréant de toute cette culture,
c'est tout de même, au départ, une situation plutôt
originale, pas tout à fait pro-américaine, et qui
met en valeur un certain nombre de traits de la culture africaine
(plus qu'afro-américaine) comme la notion de tribu ou de
croyance en les forces de la terre; dans le pays imaginaire du Wakanda,
on rencontre un sorcier et les costumes pour la plupart n'ont rien
de futuriste mais sont issus de traditions africaines… En
cours de récit, deux visions du monde s'opposent, concernant
l'exclusion, l'une guerrière, l'autre prônant l'éducation
et le partage des connaissances et l'on pourrait presque croire
que ces deux options sont présentées sans manichéisme.
Tout cela pourrait déboucher sur un film, certes de super-héros,
mais parlant avec intelligence du monde d'aujourd'hui. Ce n'est
pas qu'il n'en est rien, pas tout à fait, il subsiste tout
au long des deux heures un quart quelques doutes, quelques questions
sans réponses consensuelles, quelques aspects un peu troubles
dans la résolution de l'intrigue, mais en gros, le scénario
est très prévisible, déjà vu même
s'il est transposé dans un univers singulier. Les méchants
sont finalement éliminés, les gentils gardent le pouvoir
et tirent les leçons du conflit sans lequel il n'y aurait
pas de film, les traîtres par bêtise passagère
rentrent dans le rang, il y a même un peu d'humour pour faire
avaler toutes ces batailles rangées. On sort du cinéma,
le sol est jonché de pop-corn, on reprend le bus pour rentrer
chez soi et on trouve qu'il avance beaucoup moins vite que les divers
machins volants ou les rhinocéros plus ou moins génétiquement
modifiés et deux heures plus tard, toute la guimauve finale
pleine de vertus de partage et de progrès a fondu.