Le sujet du film
est vraiment intéressant, et tout à fait cinématographique,
prétexte à mélanger réalité et virtualité,
pour dénoncer les ravages des jeux vidéo sur les adolescents,
ou (et c’est nouveau et plutôt la bienvenue) montrer au
contraire comment ils peuvent être salvateurs, jusqu’à
un certain point.
Par moments, la mise en scène paraît comme obsédée
par cette dualité (le réel et le virtuel) et les images
deviennent fatigantes, avec un montage saccadé, survolté,
et des cadrages ultra-serrés. Le personnage de l’adolescent
autiste (formidablement bien interprété) peut aussi mettre
le spectateur très mal à l’aise, lui renvoyant sa
propre gêne face à la différence. Si l’on
rajoute dans le registre des originalités la drôle de musique
de la langue flamande, on est alors bien loin du cliché du film
pour ados fans de jeux vidéo.
Puis la forme s’assagit, tandis que le récit tend vers
la dramatisation. C’est tout l’ensemble qui devient alors
plus accessible, et en même temps moins personnel. Au final, une
curieuse chose, bourrée de créativité, pas forcément
très lisible, mais attachante.