L’étrange histoire
de Benjamin Button ***

David Fincher

L'histoire
"Curieux destin que le mien..." Ainsi commence l'étrange histoire de Benjamin Button, cet homme qui naquit à 80 ans et vécut sa vie à l'envers, sans pouvoir arrêter le cours du temps. Situé à La Nouvelle-Orléans et adapté d'une nouvelle de F. Scott Fitzgerald, le film suit ses tribulations de 1918 à nos jours. Ses rencontres et ses découvertes, ses amours, ses joies et ses drames.

Avec

Brad Pitt, Cate Blanchett, Julia Ormond, Taraji P. Henson, Tilda Swinton

Sorti

le 4 février 2009

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1
Splendeur universelle

 

A la fin de la projection, on se pince pour se réveiller : est-ce bien David Fincher qui a réalisé pareille splendeur ? Le réalisateur d’Alien 3, de Seven ou de Zodiac ? Films respectables mais tout de même loin d’être des films d’auteurs, juste des thrillers montrant un certain savoir-faire, un côté malin, sans plus.
Ce Benjamin Button est un chef d’œuvre, un de ces films que savait produire l’usine à rêves qu’était encore Hollywood il y a peu de temps. Raconté à l’ancienne, en prenant son temps, sans montage stroboscopique, avec un goût du spectacle total : on en a plein les yeux et les oreilles, l’émerveillement est tel que parfois on voudrait sortir de la salle en se disant, pas tout d’un seul coup, savourons notre plaisir, on y reviendra plus tard… Cela arrive de temps en temps avec un roman qu’on tarde à finir, tellement on y est bien…
L’histoire est du domaine du fantastique, mais seule l’idée originale est traitée comme telle. On voit la vie d’un homme se dérouler à l’envers, né à quatre-vingts ans, il meurt bébé. Pas de tentative d’explication scientifique, pas d’autre fait incroyable. Et l’une des grandes forces du film, c’est que cette histoire fantastique, dans tous les sens du terme, nous parle : la vie, l’amour, la mort, on se sent forcément concerné mais l’aspect irréel du récit permet au spectateur de ne pas être submergé par les émotions : ces dernières sont là, bien présentes, parfois immenses, mais cet homme qui rajeunit vient rappeler que tout ça n’est qu’une histoire, un spectacle, qui certes donne à réfléchir et à s’émouvoir, mais qui reste de l’ordre du divertissement, au sens noble.
La longueur du film est absolument réjouissante, il y a un côté Barry Lyndon dans cette fresque immense, puissante et pourtant délicatement drôle, d’une grande beauté formelle mais pas tout à fait classique : on y trouve bien quelques clichés sur le bonheur mais la plupart du temps, les évènements prennent le spectateur par surprise et les personnages secondaires donnent des couleurs différentes aux époques successives.
L’évolution physique de Benjamin Button, fort bien rendue, n’alourdit pas le film, il n’y a pas de surenchère sur les effets spéciaux, Brad Pitt à soixante ans paraît effectivement les avoir, sans que cela soit mis en avant.
C’est donc une réussite totale, une rencontre du cinéma populaire et du film d’auteur, un plaisir divin pour les sens et pour le cœur, une sorte de soulagement aussi : si le cinéma américain est encore capable de susciter un tel bonheur, le spectateur a toutes les raisons d’espérer que cela recommence, encore.

 

 

 

 

 

 

 

Vos commentaires

Très romantique cette vie à l'envers, 2 h 35 pour ce conte moderne qui résume la vie, l’amour, la mort. Une multitude de retours en arrière reconstitue les décors, les objets d’un siècle d’histoire.
On les vieillit, on le rajeunit,les effets de rajeunissement et de vieillissement sont indétectables, on se laisse porter par ces très beaux moments d’une très belle histoire d'Amour.


Dominique P., le 6 février 2009

 

Un scénario inattendu, une vie improbable qui se déroule sous nos yeux ébahis, d'enfant, et bien plus fort encore, de tout âge. Ce film a la force de nous remettre au coeur de la vie, de la réalité qui nous entoure, une vie qui inéluctablement s'accomplit pour s'étioler un jour.
Ce film est immense, les personnages qui forment « le personnage principal » et qui défilent dans le temps sont  d'un charisme époustouflant. Nous nous laissons emporter dans l'imagination du réalisateur sans nous égarer d’un iota. Cette aventure c’est l’évolution d’un jeune, d’un Grand-père, d’un enfant, qui a déjà accomplit moultes choses et qui nous apporte en plus la joie de vivre, cette joie que nous exprimons sans l'expliquer, sans signe apparent, mais qui nous emplit de bonheur et nous fait grandir en même temps, c'est peut être simplement la joie de vivre ?
C'est un film excellent, il est immense, époustouflant et unique, j'espère ne pas l'oublier dans mon top 5 de 2009, en tous cas il est déjà bien parti en première place !

PS : Alain nous voila en phase sur un film, pas de cascade, pas de scénario hors du commun, mais un plongeon dans l’imagination du réalisateur …. !

Pierre L.


Que veux-tu qu'on ajoute? tu as tout dit. J'ai un gros faible pour Queenie. Et moi comme d'hab je me suis laissée déborder par mes émotions...
J'ai préféré la 2ème partie après le naufrage du remorqueur.
et si c'était possible ? quelle angoisse de vivre l'enfance en vieux !
par curiosité je suis allée voir qui jouait Benjamin tout du long, un parmi les autres : Patrick Holland ! dommage qu'il soit méconnaissable en B. Button !


Isabelle M.


Mouais ... j'voudrais pas casser l'ambiance, jouer le rabat-joie de service, mais disons que j'ai été un peu déçu.
Pas vraiment d'ennui, même plutôt un bon moment : Brat Pitt est crédible à tout âge, les autres aussi d'ailleurs, l'idée originale de FS Fitzgerald est marrante, tout est bien fait ... mais voilà, ... pas embarqué comme des fois ça se passe, pas ému plus que ça ... les évènements qui s'enchaînent de manière attendue, des sentiments un peu faciles .. juste un peu déçu.

Thierry D. 14 février 2009


Ah en voilà un excellent film pour commencer l'année 2009 !
J'avais passé une dure journée au boulot, les enfants étant chez les grands-parents, direction le cinéma du coin séance de 18 heures avec mon homme (pour une fois qu'on y va ensemble, désolé Pierre!)
Pour se changer les idées !
Eh bien effet garanti, on est hypnotisé toute la durée du film par cettefabuleuse histoire et on oublie tout.
On se plonge dans l'époque et jusqu'à nos jours en ne voyant pas le temps passer.
Le scénario est bien mené, même si le fantastique surprend parfois, on ne cherche pas à savoir si c'est possible, on y croit on est dedans avec les personnages !
Les émotions sont fortes autour de sujet poignant comme l' amour et la mort (la fin de vie à l'hopital ou l'accompagnement de la mort de son conjoint sont montrés avec pudeur mais justesse)
Juste ce qu'il faut pour éviter le mélodrame = l'émotion intérieure sans les larmes.
Le rajeunissement physique se fait progressivement et harmonieusement
On retrouve même le beau Brad au temps de "thelma et louise"
magnifique !
Je suis ressortie émerveillée et le retour à la vraie vie c'est une autre
histoire !


Gaelle R.


Tout a déjà été dit ou à peu près sur les qualités du film, sur le réalisme de certains scènes, sur la magie qui parfois s’en dégage. Je suis d’accord mais malgré tout ça, je n’ai pas réussi à « rentrer » et me laisser totalement porter. Evidemment, j’ai versé ma larme et j’étais sincèrement émue à la mort de Benjamin, mais ce que j’adore dans un film c’est quand j’y crois complètement et que rien ne vient parasiter mon plaisir (quoi des aliens verts à petits doigts rouges ?? ben ouaih, on s’en fout si c’est crédible …) et là ben y a des petites choses que je notais, comme si malgré une réelle volonté de m’abandonner je n’y parvenais pas.
Comment croire que Queenie vit au milieu de blancs, qu’elle s’adresse à eux sur un pied d’égalité, que le pygmée se permet d’effrayer des gamins dans le tram, etc.…. Quoi ce n’était pas un coin un poil raciste la Nouvelle Orléans où il ne faisait pas super bon vivre au début du siècle (voire largement après) quand on était noir ??? Je sais c’est comme dans Amélie Poulain – que j’ai adoré – avec sa ville toute blanche et sa propreté immaculée mais là je n’ai pas adhéré.
Autre point (mais là ça doit carrément être ma situation perso, mon âge en fait, qui a fait que ça ne passe pas :o) : lorsque Cate Blanchett annonce à 43 ans qu’elle est enceinte, la peau de son visage filmée de très près est celle d’une adolescente, d’une finesse, d’une beauté et d’une grâce quasi extraterrestre. Mouaihh… ben ça perturbe.
Je reconnais que c’est idiot, mais voilà.
Par contre, la scène du sous marin était extraordinaire et malgré les petits détails mentionnés, ça reste un très bon film, à voir !! J’ai beaucoup aimé le personnage de Tilda Swinton notamment.

Marie A.

 

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