Deux abrutis
(jusqu'à la caricature de l'abruti) fabriquent un lance-flammes,
comme ça, pour rire. Et aussi une voiture digne de figurer
dans "Mad Max". Parce qu'ils trouvent ça "nice".
Aussi "nice" que sortir avec une fille. En bricoleurs de
génie, ils assurent effectivement, mais de là à
fabriquer un engin de mort… Si c'était un Tarantino,
l'aspect bas de plafond de ces deux cinglés serait tourné
en dérision, ils auraient des conversations à n'en plus
finir et on pourrait, éventuellement, rire un peu (ou pisser
de rire si on est bon public). Ici, c'est ennuyeux à mourir.
Ils s'extasient sur des pots d'échappement post apocalyptiques,
ils vomissent assez régulièrement, ils s'enfilent une
quantité d'alcool astronomique, ils ricanent bêtement
(jamais entendu des gars glousser aussi souvent et aussi stupidement)
à propos de tout et de n'importe quoi. Lorsque l'un d'eux,
pas le plus dégourdi, tombe amoureux, ça ne peut être
que d'une fille aussi lamentable qu'eux. Bien sûr, les choses
tournent mal, il y a des morts, des brûlés, des accidentés…
tout cela ne fait ni chaud ni froid car il est bien difficile de s'attacher
à ces personnages dégénérés.
Le pire est sans doute que cet ensemble inepte est emballé
dans un papier cadeau rutilant, avec toute une série d'effets
super tendance : mise au point approximative, cadrage décalé,
couleurs saturées, montage à la chronologie éclatée…
ça ressemble à de la créativité, sauf
que ça n'en est pas, c'est juste du copié-collé
d'autres films dits indépendants, au service d'une bouillie
scénaristique. De temps à autre, on entend une jolie
balade folk. Ou peut-être nous paraît-elle jolie parce
que le reste est d'une laideur rare.