Un commissaire en vacances avec
sa délicieuse femme, tombe pas vraiment par hasard sur une
énigme à résoudre, laquelle énigme n’étant
pas tout à fait passionnante, l’intérêt
repose alors sur ce personnage de flic qui ne tire pas, qui ne poursuit
personne avec sa voiture, qui serait bien incapable de voir sans être
vu…
L’enquête n’étant pas officielle (le commissaire
est en vacances), la vie privée de ce flic, maritale et familiale,
est traitée de la même manière que les interrogatoires.
L’ambiance qui en découle est étrange, un peu
irréelle… on peut imaginer tout et n’importe quoi
à propos de l’assassin supposé, et des raisons
qui poussent le commissaire à s’intéresser à
lui : est-il touché comme il l’affirme, ou bien y voit-il
une sorte de double, ou au contraire un individu dont les agissements
lui sont tellement étrangers qu’il ne peut que chercher
le pourquoi et le comment de l’affaire. L’arrivée
du frère alcoolique, interprété sans nuances
par Cornillac, apporte une autre part de mystère, non pas pour
ce qu’il fait et pour ce qu’il fera (la fin est assez
prévisible), mais pour les raisons du scénariste-réalisateur
de vouloir glisser un personnage aussi lourd dans le décor.
Au final, on peut être intrigué par cette histoire qui
au premier degré n’a pas beaucoup d’intérêt,
n’apportant aucune émotion et très platement filmée.
On sent bien sûr que Chabrol a voulu dire autre chose, mais
il faut bien dire que depuis "la cérémonie",
film formidable dans tous les sens du terme, ses messages semblent
confus, faussement sombres, sans conviction.
Il reste le monstre Depardieu. Quoiqu’on en pense, il faut bien
l’admettre, c’est un grand acteur : il est capable en
une seconde, avec un battement de cil, avec une inflexion de voix,
de faire passer de l’ironie dans la mélancolie, du ressentiment
dans la bonhomie, un doute infini dans la plus paisible sérénité…