Beaucoup de bruit pour rien

Pièce ultra connue, jouée souvent, déjà montrée au cinéma par Kenneth Branagh, cette œuvre de Shakespeare fourmille d'intérêt, par ses thèmes universels et sa façon de frôler le drame en restant toujours du côté de la comédie. Une adaptation, en noir et blanc, avec costumes et décors de ce début de vingt et unième siècle, a tout pour séduire. La bande annonce promettait du rythme, de la drôlerie, de la sensualité…
La tentative de donner un coup de jeune à l'intrigue et aux mots du dramaturge anglais laisse largement sur sa faim.
Du côté des bonnes idées, la volonté d'avoir fait se côtoyer un certain réalisme (les costumes, les décors, les postures, la classe sociale des personnages…) et quelques conventions théâtrales (les apartés, les personnages cachés que l'on voit… énormément, certains accessoires complètement symboliques, comme les menottes…). Du côté de la déception, le jeu des acteurs, finalement très classique et bien peu éclairant sur les intentions et les sentiments profonds des uns et des autres, l'absence de panache, l'aspect un peu terne, à l'économie, de tout l'ensemble, qui manque de rythme, de mystère, de souffle… Il n'est rien dit de plus qui ne soit déjà dans la pièce, rien de contemporain. Il semble que le réalisateur se soit contenté de transposer ces querelles amoureuses sans y donner son point de vue. Mais peut-être n'en avait-il pas…