Un barrage contre le Pacifique

Rithy Panh

L'histoire

Indochine, 1931. Une française survit tant bien que mal avec ses deux enfants, Joseph (20 ans) et Suzanne (16 ans). Elle a investi toutes ses économies dans une terre régulièrement inondée. Se battant contre les bureaucrates corrompus qui menacent de l'expulser, elle met toute son énergie dans un projet fou : construire un barrage contre la mer avec l'aide des paysans du village. C'est alors que M. Jo, un riche homme d'affaires chinois tombe sous le charme de Suzanne. La famille va tenter d'en tirer profit...

Avec

Isabelle Huppert, Gaspard Ulliel, Astrid Berges-Frisbey, Randal Douc

Sorti

le 7 janvier 2009

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1
La rizière de l’ennui

 

 

 

 

 

 

 

Marguerite Duras, on aime ou on n’aime pas, mais on ne peut pas nier le style, l’ambiance de ses romans. Qu’il ne s’y passe rien ou presque est magnifié par l’écriture (ou bien vraiment, non, on n’y trouve aucun charme, malgré l’aisance avec les mots).
Dans ce film très lisse, dans lequel Rithy Panh montre tout le respect qu’il a pour l’œuvre de Duras, il ne s’y passe donc pas grand-chose : une veuve ayant acheté une propriété au bord de la mer, dans l’Indochine des années 30, se rend compte qu’elle s’est fait berner, les rizières censées lui apporter une bonne récolte étant inondables, donc inexploitables. Pour entreprendre des travaux (le barrage du titre), elle a besoin d’argent, et voit d’un très bon œil que le nouveau riche local, un chinois, soit épris de sa fille, même si celle-ci n’a que seize ans…
La Chine venant au secours de l’approximation européenne en matière d’économie, il y a de quoi sourire et d’établir un parallèle avec la situation actuelle, mais il semble que cela ne soit pas vraiment le sujet. Les enjeux tournent autour de la relation forcément ambiguë entre la jeune fille et le riche Chinois, qui n’est ni vieux ni laid, mais qui n’arrive pas à la cheville de la séduction potentielle du propre frère de la jeune fille. Si la mère pouvait aussi rentrer dans la danse, ce serait parfait pour pimenter le mic-mac sentimental et vaguement incestueux mais non, elle se contente de se lamenter intérieurement sur sa splendeur passée et extérieurement sur l’éloignement programmé de ses enfants. Il y a bien une autre femme un peu étrange (mais seulement un peu) qui séduit le frère, et qui rajoute un peu de sel dans la soupe des sentiments, mais tout cela manque singulièrement de style. Pas d’ambiance, pas de moiteur, pas d’inquiétude sur ce qui pourrait se passer, on s’ennuie copieusement, les respirations des spectateurs s’alourdissent, l’esprit divague, on regarde sa montre, tiens la jeune fille montre ses seins, le riche chinois transpire, on admire au passage le lifting d’Isabelle Huppert, est-ce qu’il faut racheter du liquide vaisselle, à quelle heure est mon prochain rendez-vous chez le dentiste, tiens c’est fini, bâillement, le générique déroule, une femme prend une photo, elle doit avoir sa nièce ou son cousin assistant de la costumière.
A la sortie du cinéma, une vague idée reste en suspens : Gaspard Ulliel, avec son accent et ses biceps tout neufs, ressemble à Jean Gabin. Mais de nos jours, on ne joue plus comme Jean Gabin.

 

 

Vos commentaires

Dans "l'amant" la jeune actrice était une perversion à elle tout seule ! quant au chinois , mon dieu ! quelles belles fesses ! tout le long du film je me suis dit "pourvu qu'aucun parent d'élève ne me voit toute seule dans cette salle en train de regarder ce film!" j'avais l'impression d'être prise en flagrant délit ! C'est tout ce que j'ai à dire sur "le barrage contre le Pacifique"!!!

Isabelle M. 19 janvier 2009

 

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