La ballade de l’impossible

Tran Anh Hung

L'histoire

Tokyo, fin des années 60. Kizuki, le meilleur ami de Watanabe, s’est suicidé. Watanabe retrouve Naoko, ancienne petite amie de Kizuki. Fragile et repliée sur elle-même, Naoko n’a pas encore surmonté la mort de Kizuki.

Avec

Kenichi Matsuyama, Rinko Kikuchi, Kiko Mizuhara

Sorti

le 4 mai 2011

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Belles images et…
belles images

 

Le roman de Murakami dont le film est une adaptation a été lu par dix millions de personnes au Japon, traduit en trente-huit langues… Murakami, c’est une évocation de sensations et de sentiments, dans une belle langue poétique ou très crue, avec parfois une impression d’ennui. Le passage au cinéma n’était pas facile, en raison du manque d’événements dans l’histoire. Les images sont splendides, la lumière, le jeu des couleurs, autant sur les paysages que sur les visages et les corps, tout cela est très réussi et donne une élégance puissante à l’ensemble. Il faut dire que Ping-Bing Mark Lee le chef opérateur attitré de Hsiao-hsien Hou a travaillé sur le film, et cela se voit. Mais le réalisateur n’a sans doute pas fait confiance au pouvoir des seules images, les dialogues redondants viennent gâcher les regards, les inclinations, tout ne semble pas avoir besoin d’être dit ! Il y a souvent une surabondance d’effets, comme dans la scène de deuil au bord de la mer, où le personnage crie sa douleur, pendant que les vagues se déchaînent, le tout noyé (c’est le cas de le dire) par une musique lourde et expressive… La peine a du mal à surnager, on a tendance à ne voir que le ridicule des postures.
Les longueurs (le film dure plus de deux heures), les échanges verbeux et cette accumulation de signaux pour signifier le mal-être finissent par diluer les émotions, et on a du mal à s’attacher aux trois personnages, la jeune fille abattue par le suicide de son ami d’enfance devient plus agaçante que touchante au fur et à mesure de l’avancée du récit, on a parfois envie de donner des claques (morales, ou virtuelles…) au jeune homme qui n’arrive pas à savoir ce qu’il veut, et la deuxième jeune fille, pétillante et pleine de vie paraît futile et inconséquente. Il reste la beauté des images, mais un film ne peut pas se réduire à un album de photos, si belles soient-elles.

 

 

 

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