Ah, que voici une belle bouse
! Bien fraiche, bien grasse, épouvantablement nulle ! Avez-vous
vu Projet X ? Non ? Moi non plus, mais à la lecture du synopsis,
il est plus que probable de faire le rapprochement, une petite fête
tranquille qui tourne à l'hécatombe matérielle,
au délire, au grand n'importe quoi avec excès en tous
genres, transgressions et régressions y compris.
Ce babysitting commence comme une très mauvaise série
télé (oui, je sais, je n'ai plus la télé
depuis un bon moment, mais j'ai quelques souvenirs et de temps en
temps, on voit des extraits de nullités absurdes sur internet,
qui ne donnent pas envie…), mal jouée (en fait, pas
jouée du tout, sauf si l'on accepte de voir au cinéma
des sketches nases faits par des gars vaguement rigolos et bourrés
lors d'une réunion familiale …), sans rythme (en fait
si, mais du mono-rythme, du genre qu'on entend quand on passe à
côté d'un bar qui passe de la techno), avec des personnages
conceptuels, de véritables clichés sur pattes et un
début d'histoire qui pose consciencieusement des balises
énormes vous racontant ce qui va suivre : le perroquet auquel
le gros beauf tient énormément ? mort d'avance ; l'assiette
qui vient de son père, son seul souvenir de lui ? cassée
à la fin du film, évidemment ; le 4X4 qui coûte
la peau des roustons ? bon pour une compression ; le gamin insupportable
qui voudrait bien que son père vienne le voir jouer au foot
? pas la peine d'aller au bout du film pour deviner que le dit-père
sera là au match pour voir son fiston chéri marquer
un but…
Ensuite, les choses s'enchaînent comme prévu, évidemment
pas comme les personnes l'avaient pensé, mais comme nous,
spectateurs ahuris, l'avions pressenti… C'est assez stupide,
parfois d'une vulgarité assez abjecte (l'espèce de
danse des fesses sur le visage d'un des personnages), et comme on
sent tout venir à des kilomètres, rien ne surprend
vraiment, à part la façon de raconter tout cela, très,
très au ras du plancher. Au milieu du calvaire, pendant deux
ou trois minutes (la course poursuite avec les policiers), on se
dit que le récit pourrait basculer vers un vrai gros délire,
bien absurde, totalement irréaliste et enfin réjouissant.
Mais l'espoir est de courte durée, on retombe très
vite dans la succession de "choses à ne pas faire mais
que l'on fait quand même pour faire marrer…" Et
c'est nul. A la fin, il y a même un dégueulis sentimentalo-romantico-familial
où tout le monde est content.
Affligeant.