Pas un film pour les prostates
fatiguées… Un peu plus de trois heures interminables
de déluge d'images dont beaucoup sont gorgées d'eau.
Les grands schtroumpfs revisités par Giacometti sont encore
là et on ne voit qu'eux, à part un humain qui se fait
appeler Spider (pas man), et toutes les étranges bébêtes
peuplant la planète Pandora (mince, toujours pas d'Ava Gardner
en vue).
La morale est toujours la même, c'est pas bien de détruire
la Nature (on est tous d'accord) et la guerre non plus c'est pas
bien, mais quand il faut défendre son bout de gras, sa petite
famille et son territoire, on peut laisser de côté
son pacifisme pour aller dégommer quelques braves soldats
qui n'ont rien demandé et sont à peu près aussi
efficaces que les armées de robots blancs et noirs dans Star
Wars. Tiens, Star Wars… Déjà que le scénario
de la saga interplanétaire en 9 chapitres n'était
pas bien passionnant (à part le "je suis ton père"),
on a le droit ici à une resucée à peine déguisée
de l'histoire d'une gentille peuplade attaquée par de très
vilains méchants qui ont des moyens énormes mais pas
de cœur, et bien sûr les gentils résistent, vont
résister, ont résisté, avec leur moyens. Ils
sont aussi en harmonie avec les créatures animales et pourtant
hyper intelligentes, et ça aide pour bouter l'envahisseur.
Tout ça est très beau, paraît-il. C'est ce qui
se dit. Perso, je trouve qu'effectivement les décors sont
impressionnants, une vraie campagne de pub de l'office de tourisme
Pandorien, mais les Na'vi (les grands schtroumpfs) sont tout de
même bien rigides. Tous goalés comme des mannequins
anorexiques, manquant de chair et de grâce dans les mouvements.
Seuls les visages ont de l'expression, et encore… ça
reste tout de même très basique : content, hyper-content,
soucieux, pas content, pas content du tout, triste, très
très triste… Quand on pense que Kate Winslet et Sigourney
Weaver (elle "joue" une ado !) sont cachées là-dessous,
on se dit que décidément, les effets spéciaux
sont (un peu) la mort du cinéma.
Mais le pire, et le plus compliqué à supporter, c'est
la longueur des séquences. Tout est étiré au
maximum pour bien montrer les montagnes de dollars englouties dans
la production. Le suspense s'évanouit dans ces répétitions
de courses poursuites, de bagarres, d'explosions… Au secours,
c'est le néant de l'imaginaire.