Au voleur

Sarah Leonor

L'histoire

Isabelle enseigne, Bruno cambriole. Ensemble, ils commencent une relation amoureuse. Le jour où l'étau policier se resserre, il l'entraîne dans sa fuite. Au coeur de la forêt, ils se cachent et s'aiment, hors du temps...

Avec

Guillaume Depardieu, Florence Loiret-Caille, Jacques Nolot

Sorti

le 30 septembre 2009

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Sous le réel, l’Eden

 

C’est donc un voleur. Voleur d’ordinateurs, de voitures, de bijoux. En subtilisant la montre d’une jeune femme, il lui fait perdre ses repères. Elle succombe et commence une étrange histoire d’amour, basée sur le désir. Pas de conversations, ou juste le minimum. Des regards, des vibrations, ces deux-là s’aiment, c’est certain. Le récit de cette relation tangue dangereusement, en équilibre précaire (et parfois maintenu artificiellement avec des ficelles énormes) entre d’une part un descriptif social, qui à défaut d’être toujours crédible, n’en est pas moins précis, et d’autre part une dimension poétique de plus en plus prégnante au fur et à mesure de l’avancée du film, avec une dernière partie en forêt, hypnotique pour qui se laisse emporter par la douce folie qui anime les deux personnages.
Autant les sensations, les rêveries, les échappées presque oniriques, sont traitées d’une manière plutôt convaincante, autant le descriptif des faits paraît expédié, montré de façon empruntée, certaines scènes confinant au ridicule, comme si on avait oublié de les tourner… un amateur n’ayant pas encore découvert les règles du récit aurait été chargé de leur réalisation, avec beaucoup de maladresses et de confusion, mal aidé par un preneur de son incapable.
Guillaume Depardieu trimballe sa carcasse, boitant (le spectateur sait pourquoi, et c’est gênant car à aucun moment cela n’est expliqué du point de vue de son personnage), visage abîmé, plus une présence qu’un véritable travail de comédien. La dédicace qui lui est consacrée à la toute fin du générique final est émouvante, et contribue a posteriori à encore rapprocher l’acteur et le personnage. Florence Loiret-Caille est celle par qui le film se tient, même bancale, même fragile, parfois extrême dans son côté hors normes. Elle peut se montrer enfantine, primitive, Eve dans son Eden, et aussi déstabilisée, comme abrutie par les évènements et ses pulsions, irresponsable, agaçante. C’est de toutes façons une actrice à part, loin des filles à la beauté classique, mais avec un charme évident, imprimant la mémoire, faisant passer quelque chose d’animal et de sentimental à la fois.

 

 

 

 

Pas encore de commentaires pour ce film

 

Envoyez votre commentaire