L'autre monde

Gilles Marchand

L'histoire

Gaspard est un adolescent heureux qui partage son temps entre ses amis et sa copine, Marion. Mais Gaspard va rencontrer Audrey et sa vie va basculer. Car Audrey est belle, sombre et double. Sur un jeu en réseau elle se fait appeler Sam et cherche un partenaire pour mourir. Pour tenter de l’approcher Gaspard se crée lui aussi un avatar, Gordon, et part la retrouver dans Black Hole.

Avec

Grégoire Leprince-Ringuet, Louise Bourgoin, Pauline Etienne, Melvil Poupaud

Sorti

le 14 juillet 2010

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Mystères référencés

 

Gilles Marchand aime les univers mystérieux, les situations ambiguës, les personnages pervers… Dans "Qui a tué Bambi ?", il y avait déjà la volonté de montrer une réalité et son apparence rassurante troublée par des instants à l’atmosphère frôlant le fantastique, des personnages aux attitudes déviantes, inquiétantes. Travaillant souvent avec Dominik Moll (il est ici co-scénariste) qui lui aussi se délecte d’ambiances mystérieuses surgissant d’un réel très terre-à-terre, ses productions ont une véritable unité de ton, autant à la réalisation qu’à l’écriture.
Dans cet "autre monde", il se plaît à brouiller les pistes, les sources d’interrogations et d’ambiguïté se trouvant autant dans l’univers du jeu en réseau sur internet que dans les relations entre les personnages. Le scénario se tient, ce qui se passe dans les deux "mondes" tient le spectateur en haleine et malgré quelques ficelles un peu voyantes et prévisibles (le frère trop louche, la jeune fille trop pure…), on se laisse mener, on peut même sentir quelques légers frissons.
Mais certaines scènes, certaines images montrant les deux femmes (Pauline Etienne presque autant que Louise Bourgoin), en se voulant sensuelles, versent dans le voyeurisme et dans la complaisance un peu malsaine. Du coup, le personnage de Louise Bourgoin n’a pas autant d’aura qu’il devrait. Sa première apparition, encapuchonnée, hautaine, a bien plus de classe, de mystère et de faculté de fascination que lorsqu’elle se glisse nue dans la piscine. L’attirance du jeune homme pour elle en devient banale, elle n’est absolument pas inaccessible, comme il est dit sur l’affiche…
De plus, Gilles Marchand multiplie les références, certes prestigieuses et fascinantes, mais elles finissent par faire perdre son originalité au film. Les défis en voitures hurlantes dans la nuit copient "la fureur de vivre" ; les personnages doubles et évoluant avec lenteur, la chanteuse de l’autre monde et les spectateurs qui l’applaudissent sont des clones de ceux de "Mulholland drive" ; enfin, l’ambiance de la boîte "heaven" fait furieusement penser à "Eyes wide shut"… Les ressemblances sont tellement flagrantes qu’elles en deviennent gênantes.
Au final, l’ensemble n’est pas désagréable, mais tout de même décevant au regard du potentiel de départ.

 

 

 

 

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