Augustine

Alice Winocour

L'histoire

Paris, hiver 1885. A l’hôpital de la Pitié Salpêtrière, le professeur Charcot étudie une maladie mystérieuse : l’hystérie. Augustine, 19 ans, devient son cobaye favori, la vedette de ses démonstrations d’hypnose. D’objet d’étude, elle deviendra peu à peu objet de désir.

Avec

Vincent Lindon, Stéphanie Sokolinski, Chiara Mastroianni

Sorti

le 7 novembre 2012

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Hystérique, et alors ?

 

Est-ce bon signe de penser, pendant la projection, qu'une fois rentré chez soi, on cherchera à se renseigner sur les deux personnages principaux du film, en l'occurrence le professeur Jean-Martin Charcot et l'une de ses patientes atteinte d'hystérie, Augustine… ?
Le récit présente un docteur qui a les traits de Vincent Lindon, sa voix, sa démarche… à aucun moment on ne croit qu'il puisse s'agir d'une personne ayant vécu au dix-neuvième siècle. On apprend fort peu de choses, ni sur ses méthodes, ni sur les raisons qui le poussent à travailler sur l'hystérie. Et d'ailleurs, travaille-t-il vraiment, ou se contente-t-il d'organiser des spectacles (des "leçons publiques") qui lui permettront d'asseoir sa célébrité et de toucher des subventions ? La réalisatrice qui est aussi scénariste le filme constamment mâchoires serrées, parlant peu, un bloc fermé, semblant dépourvu d'humanité.
Augustine est un peu mieux traitée, plus en nuances, bien qu'on ne sache pas depuis combien de temps ses crises d'hystérie sont apparues. Sa relation avec le docteur n'est qu'attente, attente d'être guérie et plus si affinités. Ce qu'elle obtient finalement est plus de l'ordre de la bestialité que d'un sentiment quelconque. Pourquoi cède-t-il, on peut s'en douter en voyant avec quelle froideur la relation conjugale est vécue par le professeur. Au passage, Chiara Mastroianni, dans le rôle de l'épouse déçue et enfermée dans les conventions (et aussi dans ses robes lacées serrées) est un peu sacrifiée, terriblement schématique.
Pédagogiquement parlant, c'est absolument raté, on n'apprend rien et le peu qu'on en ressort est probablement faux. Du point de vue de la relation fantasmée ou réelle entre le médecin et sa patiente, cela n'a aucun intérêt et peut se résumer de façon très triviale : la belle malade, à force de se trémousser lors de ses crises, excite le professeur qui résiste (un peu) puis passe à l'acte.
On pourra éventuellement admirer la lumière, les décors très étudiés, l'ambiance sombre, beaucoup plus romantico-gothique que fantastique, au contraire de ce qu'on a pu lire ici ou là.
Déception donc, qui a au moins un mérite : Vincent Lindon peut être (presque) mauvais, il n'est donc pas un surhomme. Ouf.

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