Tiré d’un fait divers
"authentique" de 1865, cette histoire rocambolesque, suscite
l’étonnement, l’incrédulité, et –pas
très bon signe- quelques rires nerveux devant les mimiques
outrées des deux acteurs principaux qui tentent de faire croire
à l’envoûtement. Ah, le regard "qui tue"
de Nahuel Perez Biscayart quand il impose les mains et fait faire
ce qu’il veut à la pauvre Isild Le Besco qui roule des
yeux, se tortille dans tous les sens, mais à aucun moment ne
parvient à faire sentir un éventuel trouble. Le récit
laisse le spectateur juge, la jeune femme est-elle manipulée
ou bien joue-t-elle la comédie, l’ambiguïté
demeure et c’est bien là la seule qualité du film.
Outre ses deux acteurs principaux qui font ce qu’ils peuvent,
les personnages du juge et du père sont particulièrement
mal joués, les scènes où ils apparaissent se
traînent en longueur et sombrent dans le ridicule…
On pourrait admettre un jeu des acteurs décalé de la
réalité si le film était lui-même hors
du temps et d’un espace défini, mais ce n’est pas
le cas, les décors, les costumes et les accessoires sont laborieusement
mis en place pour faire croire à ce dix-neuvième siècle
(oh, la jolie locomotive qu’on a sorti pour l’occasion…)
et au "sud de la France" version forêts de châtaigniers
et gorges de l’Ardèche (les canoës ont sans doute
été gommés en post-production…).
Si l’on arrive à faire abstraction de l’interprétation
calamiteuse, on peut voir dans ce cas d’envoûtement supposé,
une image de l’amour, de la passion aveuglante. Mais tout cela
est tiré par les cheveux, littéraire au mauvais sens
du terme, théorique et non ressenti.