Au bout du conte *

Agnès Jaoui

L'histoire

Il était une fois une jeune fille qui croyait au grand amour, aux signes, et au destin ; une femme qui rêvait d’être comédienne et désespérait d’y arriver un jour ; un jeune homme qui croyait en son talent de compositeur mais ne croyait pas beaucoup en lui, un homme mûr qui ne croyait en rien jusqu’au jour où une voyante lui donna la date de sa mort et que, à son corps défendant, il se mit à y croire.

Avec

Jean-Pierre Bacri, Agnès Jaoui, Agathe Bonitzer, Arthur Dupont, Benjamin Biolay, Laurent Poitrenaux, Dominique Valadié, Valérie Crouzet, Béatrice Rosen, Didier Sandre, Nina Meurisse, Clément Roussier

Sorti

le 6 mars 2013

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Les choses de la vie

 

Au bout du compte, on ressort avec la nette impression d'avoir été nourri, choyé, pris pour autre chose qu'un imbécile gobeur d'images ou d'idées toutes faites.
Chaque personnage de ce film choral a son importance et sa personnalité, chacun évolue en fonction des situations et des échanges avec les autres, cela ressemble à la vraie vie, en somme.
La compréhension, ou bien ce par quoi on est touché, varie selon sa propre histoire, son humeur du moment, son attention particulière. Quand l'un retiendra que l'amour et les fantasmes qui l'accompagnent empêchent souvent de vivre sa vie, l'autre sera ému par les mots, ceux qui font du mal alors qu'on les a lancés sans les maîtriser, comme on fait un geste maladroit. J'ai dit ça ? Mais ça n'est pas ce que je voulais dire, c'est comme si j'avais posé mes clés dans le frigo à côté du beurre… les mots qui changent une vie, d'abord par hasard ou par micro variations puis qui peu à peu envahissent tout, modifiant les pensées, les gestes, les choix, minimes ou cruciaux.
Le scénario est formidablement dense, alors qu'en fin de conte, il n'y a pas tant d'évènements. Mais le récit fourmille de détails, de dialogues, d'échanges muets, de revirements, de révélations, de clins d'œil du destin. C'est drôle et émouvant, chacun y voit un parallèle avec un aspect de sa propre vie.
Bien sûr Bacri fait du Bacri, Jaoui du Jaoui, et les autres gravitent autour en s'opposant ou en s'unissant…(mention spéciale à Agathe Bonitzer qui de film en film impose sa personalité si particulière)
Tous comptes faits, il n'y a pas de morale, pas de bon mot pour finir, pas de réconciliation générale, pas de chorale généreuse ni de dynamitage d'idées reçues. Juste des personnages qu'on a suivis avec bonheur puis qui s'en vont continuer leur vie, avec un peu d'expérience en plus, des souvenirs à garder ou à effacer.
Pendant la projection, on est touché, amusé, meurtri parfois. On aurait envie de revoir les scènes, faire une pause, noter les répliques, en parler avec sa voisine, puis s'y replonger avec délice et peut-être aussi une pointe d'inquiétude.
Continuez, les Jabac, à parler de vous et de nous, à raconter comment vont les sentiments, à nous aider à prendre du recul face aux choses de la vie.

 

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