Chouette, un film grec ! la mer,
le ciel bleu, les petites maisons blanches aux volets bleus…
et non, pas du tout. Mais alors, pas du tout. C'est même le
contraire, exactement le contraire. Il pleut presque tout le temps,
le ciel est bas, gris, les couleurs ternes et en guise de maisons
blanches, ce sont des immeubles informes qu'on pourrait croiser dans
n'importe quelle banlieue européenne. Il y a aussi une usine,
une vieille usine dont on ne voit que l'extérieur, délabrée,
gigantesque, déprimante.
Dans cet univers vit une jeune femme qui accessoirement, veille sur
son père mourant. Elle a une amie, enfin pas vraiment une amie,
plutôt une copine qui lui apprend comment on embrasse, qui lui
raconte des choses très crues sur le sexe. Il faut dire que
la jeune femme n'a jamais désiré. Jamais l'amour. C'est
un étrange personnage, qui danse avec sa copine en inventant
des chorégraphies super bizarres. Elle imite aussi les animaux
qu'elle regarde à la télé. Elle a des conversations
complètement décalées avec son père, avec
sa copine (toujours là, elle, et presque aussi déjantée)…
Quand elle rencontre un homme, à peu près ordinaire,
il ne se passe rien d'attendu. C'est à dire si, d'une certaine
façon, pas exactement comme ça se passe habituellement…
Toutes ces étrangetés empêchent de s'attacher,
cette fille ne semble pas réelle alors qu'on sent que la réalisatrice
y croit, elle. On serait tenté de lui dire d'arrêter
son cinéma, que tout cela surprend, bien sûr, mais qu'il
n'y a pas une once d'émotion, l'humour absurde fait parfois
sourire, mais de manière complètement anecdotique, sans
rapport avec le récit. Y a-t-il un sens par lequel prendre
le film ?