C'est très joli, comme
du Wes Anderson. D'ailleurs, on dirait du Wes Anderson (et tiens,
pile poil, c'est du Wes Anderson). Dès les premières
secondes, on l'a reconnu. C'est le signe que Wes Anderson est un
auteur, il a une patte identifiable entre mille. C'est aussi le
constat que le réalisateur ne se renouvelle pas. Que ses
films sont interchangeables, formellement parlant. Le cadre, les
couleurs, les travellings, l'aspect irréel, le jeu des acteurs
(des pantins entre les mains d'un faiseur d'images). Tout est déjà
vu. Pas en mieux, mais pas en moins bien non plus.
Sur ce canevas, on attend une histoire. Des personnages. Une intrigue.
Au bout d'un quart d'heure à tenter de suivre un fil, et
à résister à l'endormissement (sans grand succès),
il faut se rendre à l'évidence, c'est ennuyeux. Très
joli, mais ennuyeux. Quelques scènes subsistent, le temps
de deux ou trois minutes on est embarqué dans un quelque
chose qui ressemble à un récit, puis les choses retombent,
les dialogues abscons reprennent, la succession de mouvements latéraux
de caméra (très répétitifs) envahit
l'écran, on est perdu dans ces bouts d'intrigues sans grand
intérêt qui doivent peut-être reposer sur l'évocation
très américaine d'un théâtre qui nous
est inconnu (?)
Grande clarté des images, obscurité presque totale
du récit. Dommage.