A star is born

Mais pourquoi donc faire un énième remake de ce récit ultra classique, l'acteur (ou ici, chanteur) alcoolo sur la pente descendante qui découvre une jeune artiste et l'aide à percer jusqu'à ce que cette dernière le surpasse en notoriété (forcément, elle ne boit pas, elle, et l'alcool, c'est mal)... Pourquoi ? eh bien pourquoi pas, en jouant la contemporanéité à fond, et en choisissant une comédienne capable de faire sauter les cadres (Lady Gaga, dont j'avais certes entendu parler mais dont je n'avais jamais écouté quoi que ce soit, au visage inconnu pour moi (et renseignement pris, visage inconnu pour tout le monde ou presque puisqu'en tant que chanteuse, elle se produit ultra maquillée…)).
Le problème, c'est que cette histoire est terriblement prévisible, même sans avoir vu les films avec Janet Gaynor, Judy Garland ou Barbra Streisand. Prévisible et moraliste, bourrée de bons sentiments.
Le début de cet opus est pourtant plein de promesses, avec un mélange d'une part de légèreté pour les scènes qui racontent la rencontre et le rapprochement entre les deux personnages et d'autre part d'énergie formidable pour les prises de vues lors des concerts. Lady Gaga y est pour beaucoup, très naturelle, pas franchement belle mais pleine de charme. Les chansons sont plutôt agréables, tendance rock puissant ou ballades mélancoliques. Puis ça se gâte, sérieusement. Adieu la légèreté, bonjour le mélo, et c'est du lourd, et même du lourdingue. Bradley Cooper en fait des tonnes dans l'alcool triste et la déchéance, voix éraillée, démarche flottante, regards dans le vague, c'est pathétique (le personnage comme l'acteur, qui n'était pas obligé de passer par de telles démonstrations répétitives pour signifier la dégringolade). Et du côté féminin, les chansons que finit par hurler la vedette montante n'ont plus aucun intérêt, c'est de la soupe bruyante où l'aspect vaguement sautillant est noyé dans une production aseptisée.
Au final, la star est bien née et rend hommage à son mari alcoolique. No surprise.