Oups, failli l'oublier, celui-là.
Vu il y a quelques jours, et puis disparu de la mémoire...
C'est en me disant que j'irai bien le voir que... ah ben non, déjà
fait. Pas bon signe, ça. Pourtant, ce n'est pas un mauvais
moment. Juste une comédie française intimiste un peu
décalée, acide, et jouant sur l'opposition entre le
naturel des situations et l'étrangeté des dialogues,
à moins que ça ne soit le contraire, tout dépend
de la façon dont, en tant que spectateur, on vit sa propre
vie.
Je me souviens qu'en sortant, la discussion portait sur ce qui avait
fait que ces deux-là se séparaient, et lequel n'aimait
plus l'autre. Sans pouvoir vraiment trancher. Il est donc question
(sans réponse) du désamour, de l'ennui à deux,
du dégoût de l'autre, et du manque, aussi. On ne l'aime
plus, on voudrait qu'il soit loin, et lorsqu'il l'est, on voudrait
qu'il revienne, qu'il soit là. C'est un problème,
sans solutions, de couple, comme l'abordent environ deux films français
sur trois. Celui-ci n'est pas plus mauvais qu'un autre, pas meilleur
non plus, un peu plus étrange peut-être, à l'image
de sa réalisatrice. Amalric est un peu moins barré
qu'à son habitude, Devos fait sa Devos mais je suis (presque)
un inconditionnel de la Devos, de son mélange unique de grande
classe inaccessible et de bovitude (...) parfois dans le regard.
La deuxième partie du film, dans la forêt, est très
lente. Si vous êtes un peu fatigué, il y a des risques
d'endormissement. Si au contraire, pendant que les minutes passent
lentement, vous attendez qu'il se passe quelque chose, les sens
en éveil, vous avez le droit de vous exclamer : Continuez,
moi j'arrête !