Argo *

Ben Affleck

L'histoire

Le 4 novembre 1979, au summum de la révolution iranienne, des militants envahissent l’ambassade américaine de Téhéran, et prennent 52 Américains en otage. Mais au milieu du chaos, six Américains réussissent à s’échapper et à se réfugier au domicile de l’ambassadeur canadien. Sachant qu’ils seront inévitablement découverts et probablement tués, un spécialiste de "l’exfiltration" de la CIA du nom de Tony Mendez monte un plan risqué visant à les faire sortir du pays. Un plan si incroyable qu’il ne pourrait exister qu’au cinéma.

Avec

Ben Affleck, Bryan Cranston, John Goodman, Alan Arkin, Kyle Chandler, Chris Messina, Clea Duvall, Zeljko Ivanek

Sorti

le 7 novembre 2012

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Américanisme recommandable

 

"Tirés, inspirés, d'après une histoire vraie…", les films relatant des faits réels fleurissent sur les écrans, peut-être plus qu'il y a quelques années, ou bien n'est-ce qu'une impression… Serait-ce une des conséquences de la crise ? un affaiblissement de l'imaginaire des scénaristes ?
Il se trouve que dans le cas d'Argo, la réalité, comme on dit, dépasse la fiction. On aurait inventé cette histoire, les spectateurs n'y auraient pas cru une minute. Ben Affleck joue habilement de l'aspect incroyable de cette affaire, en plaçant son récit sur deux plans opposés mais qui se complètent et se répondent à merveille: d'une part, la farce, largement alimentée par le formidable John Goodman en mammouth hollywoodien, mi hommage, mi-critique acerbe des méthodes de production dans le cinéma américain, et d'autre part le suspense dû à la situation explosive à Téhéran. La scène qui montre l'envahissement de l'ambassade américaine par les manifestants est vraiment impressionnante, inquiétante, parfaitement claire quant à son déroulement. On pense au Bloody Sunday de Greengrass pour la qualité et l'efficacité de la mise en scène.. la suite, montrant les six américains en proie aux hésitations et à la peur de la mort, est également formidable, plutôt classique, reprenant de nombreuses ficelles de films à suspense mais qu'importe, cela fait son office, on est scotché.
L'ensemble est donc assez réjouissant, avec tout de même un gros bémol, concernant l'américanisme triomphant. Tout est bien qui finit bien (et cela n'est pas un spoiler, la teneur du récit ne prête pas à confusion quant à l'issue de l'histoire), les américains sont beaucoup plus malins que ces gros lourds d'arabes barbus et éructant... La toute fin est aussi plutôt indigeste, avec un épilogue sirupeux et un peu long, comme si la tension accumulée devait être dissoute dans un bain douteux, moussant de bonnes intentions.
Cependant, le film laisse une belle impression, un film d'espions drôle et tendu, tout à fait recommandable.

Vos commentaires pour ce film

Après deux succès derrière la caméra, Gone Baby Gone et The Town, prouvant une fois pour toute qu’il a davantage de talent en tant que réalisateur qu’en tant qu’acteur, Ben Affleck récidive et tente la passe de trois avec Argo, reconstitution historique de la crise iranienne des otages durant laquelle la CIA tenta par tous les moyens de libérer ses consultants, réfugiés chez l’ambassadeur canadien pour ne pas tomber entre les mains des révolutionnaires issus du peuple. Métrage qui comme l’indique sa tagline, ne peut exister qu’au cinéma mais qui pourtant relate les faits historiques avec talent. Sachant que bien trop de métrages politiques deviennent rapidement confus en raison d’une présentation de départ trop brève ou d’un manque d’informations, Ben Affleck s’affaire à poser les bonnes bases dès le départ, fondations qui s’avéreront par la suite essentielles à la bonne compréhension des choses. Usant également d’un casting qui a déjà fait ses preuves (John Goodman reprend son rôle de The Artist, Bryan Cranston multiplie les productions, Clea DuVall commence à se faire un nom à Hollywood), et reconstituant parfaitement la tendance en ce début des années 80, -tant dans l’image qui adopte pour le coup la qualité de l’époque que dans l’apparence de nos protagonistes-, le réalisateur prouve son souci du détail. Rajoutant une bonne dose de tension sur la fin, toute aussi efficace que dans Midnight Express qui l’avait placée en début de film, Argo reste un métrage destiné aux adultes dont les genres s’entrecroisent puisqu’il a la particularité de montrer quelques images fortes tout en se permettant un humour intelligent. Un film qui devrait plaire aux amateurs de cinéma. Mais comme dirait John Chambers, si ce film ne te plaît pas, « Argo F*** Yourself »…

Matthieu H, le 25 novembre 2012


Bill Clinton, a déclassifié en 1997 cette incroyable affaire, top secret depuis 1979. Bien interprété et bien reconstitué avec une atmosphère d époque pesante, Seul reproche: le suspense aurait pu être présent plus souvent, mais de vraies sensations sur la partie finale.

Dominique p, le 6 décembre 2012

 

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