L'arbre et la forêt *

Olivier Ducastel, Jacques Martineau

L'histoire

Frédérick, depuis près de soixante ans, cultive un secret. Autour de lui, seuls sa femme et son fils aîné savent la vérité sur son histoire. La mort de ce fils, avec qui il entretenait des rapports conflictuels, le conduit à révéler enfin à ses proches ce qu'il n'avait jamais pu dire.

Avec

Guy Marchand, Françoise Fabian, Sabrina Seyvecou, Yannick Renier, François Négert, Catherine Mouchet

Sorti

le 3 mars 2010

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

La tendresse derrière le secret

 

Premier film véritablement sombre, au sujet grave, des réalisateurs Olivier Ducastel et Jacques Martineau, cette œuvre reprend un schéma plutôt classique dans le cinéma français, la grande explication familiale consécutive à un deuil. On y retrouve quelques figures habituelles, pour ne pas dire classiques, le patriarche cachant un secret, le fils n’assumant pas son statut de fils "non préféré", la petite fille tourmentée et cherchant à comprendre, la "pièce rapportée" jouant le rôle de candide avec le recul nécessaire…
Rien de bien neuf, alors ? On pourrait le voir uniquement comme cela, sauf que le secret n’est pas que familial et l’on comprend bien sûr que ce couple de réalisateurs se soit penché sur le sujet. Mais ce qui fait la force du film, c’est une certaine universalité, le propos dépasse son seul thème, pour l’étendre à l’acceptation d’une différence, même (et surtout) lorsqu’elle touche de près. Ce n’est pas juste un concept, ou une évocation historique, c’est aussi la façon dont au sein d’une famille où chacun est différent et a construit sa propre échelle de valeurs, on parvient (ou non) à entendre une vérité qui fait vaciller ses certitudes.
Parfois, le récit prend des allures un peu théoriques, avec des situations et des dialogues attendus, très écrits et pas toujours ressentis (en particulier pour ce qui concerne le fils survivant).La musique de Wagner, qui paraîtra splendide pour les uns, épouvantablement lourde pour d’autres, mais de toute façon très mal enregistrée (à moins que ce ne soit la qualité du son de la salle 3 du Rex de Brive qui soit à mettre en cause…), en rajoute dans l’aspect fabriqué et peu spontané. Mais de ce huis clos ressort de fort belles choses, comme ce personnage de jeune femme qui se cherche et peine à trouver de l’empathie de la part de ceux qui l’entourent, facilement blessée et plutôt émouvante. Et finalement, le plus étrange dans ce film militant, c’est le soin apporté au vieux couple qui s’est bâti sur un mensonge mais dont on sent l’immense tendresse partagée. Rien que pour les regards échangés ou partagés entre Guy Marchand et Françoise Fabian, on peut supporter tout le reste et se laisser bercer par la beauté de cette relation qui n’a rien de commun.

 

 

 

Vos commentaires pour ce film

J'ai choisi ce film pour Guy Marchand et je n'ai pas regretté. Le film n'est pas complètement abouti, certains personnages pourraient être plus creusés (la belle fille/femme du défunt en particulier) mais j'ai été touchée et je trouve que le thème abordé, que je ne dévoile pas, ça gâcherait la découverte pour ceux qui vont y aller, est traité avec finesse et force (j'espère que mon jugement n'est pas altéré par le spectacle, raté, 3 jours plus tôt du film "Liberté"). L'actrice qui joue la femme de Guy Marchand, sous des abords lisses, laisse passer beaucoup d'humanité et de "faux" effacement.
La filiation, le mensonge, le mode de vie il y a 50 ans, les préjugés, la transmission, pas mal de sujets sont abordés et il y a une certaine unité qui est portée par le personnage de Guy Marchand.


Irène D., le 17 mars 2010

 

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