Anselm Kiefer est un artiste
contemporain allemand qui donne dans le gigantisme funèbre.
Obnubilé par l'histoire sombre de son pays, il compose des
tableaux, installations, sculptures, des œuvres dominées
par le gris et le noir, imposantes, impressionnantes, imprégnées
de pessimisme, parfois somptueuses. Il paraît qu'Emmanuel
Macron apprécie beaucoup.
Wim Wenders aussi apprécie beaucoup Anselm Kiefer. Ils sont
allemands tous les deux, nés la même année,
ont probablement des visions communes sur le Monde tel qu'il va
(mal). Wenders n'est pas un documentariste, il ne fait pas un film
sur un artiste pour expliquer sa démarche, ou raconter son
parcours. Il se contente donc de laisser errer sa caméra
entre les œuvres, et de plaquer sur les images (magnifiques)
une musique qui en rajoute dans l'aspect majestueux et planant.
De temps à autre, comme s'il se souvenait que le spectateur
peut être intéressé par le pourquoi et le comment,
il montre l'artiste en action (cela éclaire… un peu),
ou distille quelques renseignements sur ses inspirations et l'historique
de son parcours (c'est très confus).
En sortant, on consulte mollement la page Wikipédia
du personnage. On comprend, entre les lignes, et d'ailleurs on l'a
aussi un peu deviné à la vision du film, qu'Anselm
Kiefer ne se prend pas pour de la roupie de sansonnet.