Another year

Mike Leigh

L'histoire

Un couple vieillissant, du printemps à l'hiver suivant, vit entre son jardin, ses amis, son fils, et subit le temps qui passe.

Avec

Jim Broadbent, Lesley Manville, Ruth Sheen, Oliver Maltman, David Bradley, Peter Wight

Sorti

le 22 décembre 2010

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Avec le temps…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mourir, la belle affaire, chantait Brel, mais vieillir….
C’est un couple vieillissant que l’on suit pendant une année, au travers de quatre instants de leur vie, correspondant aux quatre saisons. Les jeunes sont relégués au second plan, et c’est suffisamment rare au cinéma pour qu’on s’y intéresse. Comment ça se passe, l’amour, l’amitié, la mort, toutes ces choses de la vie, vues par des sexagénaires qui font leur âge, voire même plus ?
Au début, c’est ennuyeux. Très ennuyeux. Les conversations n’ont aucun intérêt, et ces deux-là sont bien trop heureux pour paraître attirants. Ils font leur petit jardin, cuisinent, se couchent de bonne heure, reçoivent leurs amis qui vont très mal. Normal, puisqu’ils sont célibataires. Même le fils, trente ans, n’a toujours pas trouvé celui ou celle avec qui la vie sera plus belle. Cette situation (le vieux couple heureux ouvrant ses portes aux solitaires désespérés) a quelque chose de tellement convenu, que c’en est parfois insupportable d’ennui. Surtout que les âmes seules, les pauvres, sont alcooliques ou dépressives (et même les deux, c’est encore mieux), pour charger un peu plus le tableau. Puis on se rend compte que le personnage central n’est pas ce couple bien-pensant, tolérant, de bon conseil, souriant, à l’aise dans leurs bottes de jardinage, en un mot : exaspérant. Celle sur qui l’attention du récit se porte, c’est bien Mary, l’amie un peu fofolle, qui ne sait pas retenir les hommes, qui ne parvient pas à prendre les bonnes décisions, envahissante, se croyant encore jeune, et allant même -ô sacrilège- à avoir des vues sur le fils. C’est d’ailleurs pour cela qu’il y a comme une brouille entre elle et le couple… Ce personnage, caricatural, est tout de même celui qui fait vivre le film, qui empêche l’endormissement.
La dernière saison, bien plus grave que les trois autres, emporte l’adhésion. Cette Mary, que le couple a l’indélicatesse d’appeler Tante Mary pour bien lui signifier sa situation vis à vis du fils, cette Mary-là finit par être émouvante, et même complètement déchirante dans une dernière scène admirablement bien construite, filmée et cadrée, débarrassée à la toute fin de tout bruit (silencieuse, oui, c’est bien cela). Il était temps, on peut presque dire que c’est trop tard, cette vraie mise en scène, puissante, signifiante, formidablement lourde. Tout ce qui précède paraît tellement fade, orchestré sans couleurs, sans idées…
Ce silence final fait un mal terrible, le regard de l’actrice se perd et l’on ressent enfin quelque chose…

 

 

 

 

Vos commentaires pour ce film

Un bon moment ce film, avec des lenteurs, des sourires et des agacements . mais pas d'ennui en ce qui me concerne. L'impression d'être là, avec eux, .
Surtout, je constate qu'il suscite pas mal de papoti-papota collatéraux, avec des avis, ou plutôt des regards très contrastés sur les personnages, leur bienveillance (ou non), leur bonheur (ou non), leur charme (ou non) ...
Ainsi, ce couple, charmant au demeurant, équilibré, accueillant, entre verre de rouge et potager (sûrement bio), est-il heureux ? Est-il vraiment à l'écoute des autres, tous ces potes qui vont mal ? Est-il ouvert à des modèles de vie un peu différents ou finalement est-il archi normatif, limite un peu réactionnaire dès que la sacro-sainte famille est menacée ?
Et Mary, casse-bonbon haut de gamme certes, mais tellement plus sensible et sincère aussi, avec ses vies, réelle et phantasmatique, qui se croisent . ..
Bref, un film plein de nuances et d'intérêts.


thierry d le 26 janvier 2011

 

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