Ça n'est pas qu'on ne
passe pas un bon moment, c'est assez divertissant, les bestioles,
grosses ou petites, sont plutôt marrantes ; les deux sorciers
(le gentil gars venu de loin, la gentille fille sur place) sont
mignons, un peu décalés ; le "moldu" (c'est
une personne comme nous, pas un sorcier) n'est pas Brad Pitt et
c'est tant mieux ; les effets spéciaux sont réussis
et lors d'une scène de reconstruction, il est impossible
de ne pas penser au traumatisme new-yorkais du 11 septembre. Mais
tout cela ne fait pas vraiment une histoire, et c'est bien cela
qu'il manque le plus. Un récit, une épopée,
une légende, un machin qu'on aimerait raconter ensuite en
sortant… Au lieu de cela, il n'y a que des bribes d'intrigues,
un peu entremêlées, certaines très fumeuses
ou pas abouties (en vrai, il est venu en Amérique pour quoi,
le gentil sorcier à la valise ?) (et la gentille sorcière,
pourquoi est-elle mal vue par les autres ? elle a fait une grosse
bêtise ?) (et Colin Farrell, en quoi –en qui- est-il
changé à la fin ? rien compris), d'autres ressemblent
à des tentatives ratées de dépoussiérer
des récits classiques : le gamin incompris qui devient dangereux
pour son entourage, le gros vilain qui veut devenir le maître
du monde, quelques exclus qui sauvent le dit-monde… Bref,
tout cela donne un film très spectaculaire mais aussi très
confus, où les quelques petites secondes d'émotion
reposent sur des recettes ultra classiques de séparation
sur des quais de gare (oups, ici, pas de gare, pas de train mais
un gros bateau… tiens, au passage, ces sorciers qui maîtrisent
apparemment si bien la téléportation, pourquoi prennent-ils
encore des transports en commun ?)