Au début, c'est délicieusement
agaçant. Comme Anaïs. Comme tout ce qui lui arrive.
Ce qu'elle provoque, ce qu'elle subit, ce à quoi elle échappe.
Ses amours n'engendrent pas la mélancolie, et pourtant il
y a quelques amertumes, des petits morceaux de drames au milieu
de la comédie légère. Anaïs passe d'un
amour à l'autre sans douleur... ou presque. Elle court, court
sans s'arrêter, et puis parfois trébuche, se relève,
boitille un peu, en rigole...ou pas. Au milieu de la course, se
dresse une autre femme, plus grave, plus sage, plus profonde...
en apparence. Les deux s'influencent l'une l'autre, il y a des rires
et des pleurs, il n'y a pas de morale, tout est permis et c'est
tant mieux. On ne sait plus qui est sombre ou éclairée
par l'autre, qui s'est apaisée, qui s'est teintée
d'insouciance, qui est prête à faire valser ses certitudes...
C'est un film de femmes, où les hommes ne font que les accompagner,
souvent mal, d'ailleurs. Et c'est peut-être de là que
vient ce mélange subtil de gravité et de légèreté.
