Téchiné, en survivant
d'un cinéma français révolu, entre nouvelle
vague et classicisme, passe une bonne demi-heure à présenter
une situation qui n'avait sans doute pas besoin d'autant d'explications,
d'images d'hôpital ou de centre de soins… il y a quelque
chose d'un peu scolaire dans cette présentation des personnages
et quelques spectateurs risquent de se perdre en route. Enfin, lorsque
les fils du récit sont tendus, lorsque les liens fraternels
sont mis à jour et qu'une sorte d'intrigue se noue, il subsiste
quelques scènes explicatives, comme pour bien faire comprendre
les enjeux possibles entre les personnages. Une mairesse assez crédible
et un original attachant complètent le tableau, sans que
l'on soit vraiment convaincu par leur utilité dans l'avancée
d'une histoire qui a tendance à patiner. Le jeu des actrices
et des acteurs n'est pas en cause, ils font le job avec une belle
implication, ils parviennent à insuffler un peu de mystère
tout au long du film. Tout cela n'est pas mal, mais à quoi
bon… si ce n'était pas un Téchiné, le
film n'aurait sans doute pas vu le jour.