L’amant double

François Ozon

L'histoire

Chloé, une jeune femme fragile, tombe amoureuse de son psychothérapeute, Paul. Quelques mois plus tard, ils s’installent ensemble, mais elle découvre que son amant lui a caché une partie de son identité.


Avec

Marine Vacth, Jérémie Renier, Jacqueline Bisset, Dominique Reymond, Myriam Boyer

Sorti

le 26 mai 2017


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Dés pipés agaçants

 

Lorsqu'à la fin d'un film, le spectateur comprend que tout ce qu'il a vu est un mélange de rêves, de fantasmes et de réalités, il peut avoir une très grosse envie de tout jeter, même si la mise en scène a des atours plutôt plaisants. Le récit imaginé par Ozon, d'après un roman de Joyce Carol Oates, installe une ambiance trouble, où tous les personnages sont susceptibles de cacher quelque chose de leur vie. Il y a quelque chose d'assez réjouissant dans l'installation de l'intrigue, ses tiroirs, ses mystères… Bien sûr, on sent bien qu'on nous dissimule des éléments essentiels de la vie des personnages, qu'on nous fait passer des étrangetés pour des évidences (et vice versa), mais on est chez Ozon, et cela est une habitude chez lui. On savoure, donc. Parfois avec aigreur, car ce qui est montré ou suggéré est parfois un peu difficile à avaler. Jusqu'à une certaine forme de dénouement, qui relativise tout, qui peut transformer tout ce que l'on a pu voir en son contraire, ou en une toute autre histoire… c'est trop facile. Bien sûr le cinéma permet ce type d'entourloupe, et lorsqu'on sort, par exemple, d'Usual Suspects, on est ravi. Conscients de s'être fait rouler dans la farine, mais ravis. Ce n'est pas le cas pour cet amant double, qui multiplie les points de vue, non pas de protagonistes différents, mais ceux d'un même personnage, conscients, inconscients, déformés, imaginés… sans que jamais on ne puisse faire la distinction entre eux. Une sorte de jeu de dés pipés qui finit par profondément agacer.

Vos commentaires pour ce film

En séquence d’ouverture du film, un examen médical dans le cabinet d’un gynécologue.
Chloé (Marine Vacth), une jeune et jolie femme vaguement dépressive, insaisissable.
Paul Meyer (Jérémie Rénier), dans un double rôle est parfait dans le rôle du psychiatre intrigant.
Rose (Myriam Boyer), déroutante dans le personnage de la voisine au sourire ambigu.
La photographie est belle, la musique maintient une tension constante à mesure que l’action se déroule.
Le mix entre scènes réelles et imaginaires apporte des confusions, le mystère s’épaissit, se dissipe, se renforce à nouveau.
Un bon thriller qui marque, qui nous laisse seul juge face au dénouement.


Dominique P, le 14 juin 2017

 

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