Tout ce que l'on imagine
comme étant de la lumière… Beau programme.
Premier long métrage de fiction de sa réalisatrice,
récompensé à Cannes, précédé
d'une critique élogieuse, le film séduit et déçoit.
Ses deux personnages, beaux portraits de femmes, portent beaucoup
d'ambiguïtés, de fêlures et de force. Elles sont
toutes les deux à des moments charnières de leur vie
sentimentale et sociale et sont confrontées aux interdits
de la société dans laquelle elles évoluent.
En cela, le propos est universel. Nous sommes en Inde, leur histoire
n'est sans doute pas transposable dans un autre pays mais leurs
empêchements, leurs relations contrariées font écho
à d'autres situations, ailleurs dans le Monde. Il y a beaucoup
de finesse, de subtilités dans la façon de les décrire,
et les deux actrices sont absolument crédibles dans leurs
échanges, leurs silences, les jugements qu'elles font porter
à leurs personnages.
Ce qui empêche d'adhérer totalement au film vient peut-être
du passé de la réalisatrice, documentariste. L'aspect
fictionnel de cette œuvre peine à s'imposer, le récit
patine, on se croirait effectivement trop souvent face à
un documentaire trop sage, caméra légère, montage
didactique, lenteur étudiée et pas toujours nécessaire.
Plus le film avance, moins cet aspect scolaire prédomine,
mais on reste tout de même un peu sur sa faim, cinématographiquement.
On aimerait un peu plus d'audace, d'inventivité, de mystères
comme en apporte le personnage du naufragé, à la toute
fin.