Bien sûr, avec un titre
pareil, c'est un conte. Un conte oriental qui se passe en Egypte
de nos jours, un conte sans bon génie enfermé dans
une lampe, ni porte qui s'ouvre avec une formule magique, mais avec
deux personnages enfermés dans leurs peurs, drôles
et émouvants, confrontés à un passé
terrible qui les hante et qui les empêche d'avancer. Comme
dans un conte traditionnel, ils affrontent des épreuves,
dérisoires ou vraiment dangereuses, ils sauvent quelques
âmes, se font aider, mais surtout ils se découvrent
l'un l'autre, et de leur cheminement chaotique et sinueux nait une
amitié, malgré leurs différences, malgré
leurs points de friction… Ali et Ibrahim représentent
tout un chacun, et que vous soyez un Oriental, un Européen,
ou n'importe quel habitant de cette planète, vous vous retrouverez
dans ces deux beaux portraits d'êtres vivants cherchant leur
voie. L'interprétation est formidable, la mise en scène
est parfois brouillonne, donne parfois l'impression que le réalisateur
(dont c'est le premier film) a voulu tout dire de sa vie et de ses
émotions, mais cette énergie et cette générosité
sont communicatives, et malgré les bouillonnements pas toujours
maîtrisés, le film fait du bien, à tous les
points de vue.