Alice et le Maire

Nicolas Pariser

L'histoire

Le maire de Lyon, Paul Théraneau, va mal. Il n’a plus une seule idée. Après trente ans de vie politique, il se sent complètement vide. Pour remédier à ce problème, on décide de lui adjoindre une jeune et brillante philosophe, Alice Heimann. Un dialogue se noue, qui rapproche Alice et le maire et ébranle leurs certitudes.

Avec

Fabrice Luchini, Anaïs Demoustier, Nora Hamzawi, Maud Wyler, Antoine Reinartz, Léonie Simaga, Alexandre Steiger, Pascal Reneric, Thomas Chabrol

Sorti

le 2 octobre 2019


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Politiquement intelligent ?

 

Est-ce une réhabilitation du Politique ? Ou de l'Intellectuel ? Peut-être des deux… En ces temps troublés où le cinéma, lorsqu'il montre un homme politique, le présente à peu près toujours sans scrupules, sans convictions, corrompu ou inefficace, ce Maire-là va à contre-courant. Pas sans défauts ni failles, humain, plein de certitudes et de doutes, cherchant des solutions, parfois au bord de la dépression, et retrouvant le plaisir de la réflexion parce qu'une jeune philosophe bouscule sa pensée. La mise en scène n'a rien d'innovant ni de surprenant, le récit est linéaire, la ville de Lyon est filmée comme n'importe quelle métropole (n'est pas Tavernier qui veut), tout l'intérêt repose dans les dialogues et dans le cheminement du Maire. Alice, si charmante soit-elle, n'est qu'un faire-valoir, bien sûr elle est troublée aussi, bien sûr elle évolue, mais le personnage reste un peu fade, sans beaucoup de couleurs. Au final, il y a comme une impression d'avoir vu un spectacle plutôt intelligent mais un peu vain, sans perspectives.

Vos commentaires pour ce film

Un peu partagé.
Plutôt emballé en sortant. J’ai trouvé le thème intéressant. La rencontre de deux personnes dans le doute, deux personnes en transition, en quête de quelque chose qui (re)donnerait du sens à leur vie. L’une, jeune, est en construction. Intelligente et un peu naïve. Libre, sans réelle attache.
L’autre, usé, désenchanté. Rincé par le pouvoir et les illusions qui vont avec. Mais encore vivant ; un peu.
Les parcours intimes de ces deux-là sont bien traités, assez subtils. Leur rencontre est jolie et « hors sol ». Ils savent immédiatement qu’ils vont s’apporter beaucoup mutuellement ; pas vraiment des idées comme c’est prévu dans le contrat, mais plutôt un bout de ciel pour lui et un peu de terre pour elle.
Le propos sur les arcanes du pouvoir me semble davantage relever de grosses ficelles. Probablement pas si caricatural que ça dans le « chacun pour soi » et le bal des égos et des conventions, mais traité sans finesse, avec des personnages secondaires un peu bâclés.
Juste, une mention spéciale pour le personnage de Delphine (joué par Maude Wyler, qui était déjà super dans Perdrix), allumée et qui apporte une petite folie bienvenue et lumineuse.
Un peu plus réservé, trois jours après. Entre-temps j’ai vu « Ceux qui travaillent » dont le réalisme brutal m’a collé à mon siège. Alice s’estompe gentiment.


Thierry D., le 3 octobre 2019


Les dialogues prennent le pas sur l’image, la bande son presque inexistante, à la mairie les salles de réception sont interminables et les collaborateurs (prétentieux, mesquins et rivaux) sont en effervescence.
Fabrice Luchini, (le maire; Paul) morose ou apaisé, n'a pas à forcer son talent pour être crédible.
Anaïs Demoustier, (Alice) pertinente, malicieuse au charme fou.
Ils portent le film sur leurs épaules, je n'ai pas vu grand-chose à part ce beau duo d'acteurs, l'histoire finit en queue de poisson.


Dominique P, le 8 octobre 2019

 

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