A l’abordage

Dans ce vrai-faux marivaudage, les situations ressemblent à du Rohmer, mais les dialogues et la façon de les dire sont complètement naturels. Guillaume Brac s'est entouré de jeunes comédiens du Conservatoire national de théâtre pour raconter les tribulations d'un duo de garçons à la recherche de l'amour, chacun à sa manière, l'un affichant une assurance insolente qui cache une belle fragilité, l'autre traînant avec élégance sa condition de galérien de la relation amoureuse. C'est formidablement juste, frais comme un matin d'été au bord d'une rivière, et pas si léger que ça, malgré les apparences. Il y a beaucoup de drôlerie, un humour très fin et pourtant ravageur, et des émotions qui vous tombent dessus sans qu'on s'en aperçoive. Rien n'est attendu, les personnages ont chacun leur singularité et c'est pour cela qu'ils sont crédibles. Question cinéma, c'est d'une grande simplicité, pas d'effets de mise en scène, juste un récit qui prend son temps, une carte du tendre contemporaine qui n'oublie pas de parler de l'amitié au passage. Un régal.